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Risque de verse physiologique des céréales d'hiver: les pratiques culturales ont aussi leur importance

Par Jean Moullart | Publié le 10 Janvier 2013 à 16:45
Risque de verse physiologique des céréales d'hiver: les pratiques culturales ont aussi leur importance

Evaluer le risque de verse physiologique est essentiel pour décider de la stratégie de lutte à mettre en place. Ce risque dépend du choix de la variété, des techniques culturales (date et densité de semis, dose et dates d’apport de l'azote), et de facteurs climatiques tels qu'un défaut de rayonnement et/ou des températures basses durant la phase de montaison. Des températures basses pendant la même phase du cycle augmentent en effet la hauteur de tige. Mais le risque de verse physiologique est d'autant plus grand si le nombre d'épis/m2 et de grains/épi sont élevés. Et nous pouvons un peu interagir sur ces deux paramètres. C’est ce qu’ARVALIS - Institut du Végétal a expérimenté.

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La verse des blés constitue bien souvent, dans les zones à fort potentiel de production, une cause importante de pertes de rendement mais aussi de qualité. En cas de verse précoce et intense, ces pertes peuvent s'élever à plusieurs dizaines de quintaux par hectare. Par ailleurs, la sensibilité à la germination sur pied est accrue, le poids spécifique altéré, et la récolte évidemment plus délicate.

 

 

 

ARVALIS - Institut du Végétal a établi une grille d'exposition des blés et orges d'hiver au risque de verse physiologique

Des mesures peuvent être prises par l'agriculteur pour limiter le risque de verse physiologique tels que le choix de variétés présentant une faible hauteur de tige, une densité de semis adaptée au sol de la parcelle et à la date de semis, et une conduite optimisée de la fertilisation azotée. Les facteurs climatiques jouent également sur le risque de verse physiologique. Enfin, des excès d'azote augmentent les risques de verse.

 

 

 

Choisir des variétés à faible hauteur de tige

Le facteur variétal constitue sans doute l'un des facteurs les plus efficaces pour se prémunir de la verse. Certaines variétés possèdent en effet des avantages qui diminuent les risques de verse: hauteur de tige (et notamment longueur des premiers entre-noeuds), et la rigidité de la tige (richesse en cellulose se traduisant par un C/N plus élevé). Ainsi, les variétés de blé Barok, Hysun, Solehio ou Boregar sont très sensibles au risque de verse quand les variétés Nucleo et SY Epson sont résistantes à la verse.

 

 

 

Eviter les semis trop denses, surtout en semis précoces

La sensibilité de la verse dépend directement de la densité de semis, d'autant plus que le semis est précoce. Une densité de végétation élevée engendre deux types d'effets: augmentation de l'étiolement consécutif à une réduction quantitative du rayonnement intercepté à la base du couvert et augmentation de la longueur des premiers entre-noeuds. Ce deuxième effet serait dû à une stimulation de la synthèse de gibbérellines suite à des modifications qualitatives de la lumière.

 

Plus que la densité des plantes, c'est le peuplement épis atteint qui détermine la prédisposition à la verse. En effet, chaque variété se caractérise par un nombre optimum d'épis/m2 qu'il convient de rechercher car il correspond à la structure de végétation la plus favorable pour l'élaboration du rendement. Si le nombre d'épis/m2 est inférieur à l'optimum, la sensibilité à la verse diminue. Si au contraire la culture se trouve en excès d'épis par rapport à cette valeur optimale, le risque de verse augmente.

 

 

 

Un excès d'azote -surtout au stade tallage herbacé- accentue les risques de verse

Outre la densité de peuplement, un excès d'azote accentue aussi l'aptitude de la variété à la verse. Le risque de verse s'accroît avec le niveau de fournitures du sol et dose d'engrais. Par ailleurs, la date des apports de l'engrais et leur répartition par rapport au cycle de la plante exercent aussi un rôle non négligeable. De forts apports, supérieurs à 80 kg/ha au cours du tallage herbacé, ont tendance à déséquilibrer le rapport C/N des tiges, engendrant un risque de verse élevé au niveau des premiers entre-noeuds. Des apports en début ou en cours de montaison sont beaucoup moins préjudiciables car le taux d'accumulation de matière sèche dans les tiges se maintient à une vitesse maximale pendant cette phase.

 

 

 

Un défaut de rayonnement et des températures basses augmentent les risques de verse

De nombreux facteurs climatiques accroissent le risque de verse. Il est d'autant plus important que le potentiel de rendement est élevé.

Une pluviosité importante pendant l'installation et la progression du système racinaire, c'est-à-dire généralement de la levée au stade épi 1 cm augmente le risque de verse radiculaire.

Un défaut de rayonnement intervenant en cours de montaison peut provoquer la verse. En fait, il équivaut à une suralimentation azotée conduisant à un C/N désavantageux.

Des températures basses pendant la même phase du cycle augmentent la hauteur de tige. Le risque de verse physiologique est d'autant plus grand si le nombre d'épis/m2 et de grains/épi sont élevés.

Enfin, une faible durée du jour au début de la montaison, résultant par exemple d'un semis précoce, se traduit aussi par une élongation plus importante des premiers entre-noeuds.




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