Variétés de blé et gel 2012: ARVALIS rappelle quelques principes à la veille des semis

D’octobre 2011 à janvier 2012, ARVALIS-Institut du Végétal relève que les stades de culture de blé ont pris de l’avance, du fait de semis souvent anticipés par les producteurs et d’un cumul de températures très excédentaire. Les plantes se sont ainsi fortement développées au niveau foliaire. De plus, les variétés demi-hiver ou alternatives, précoces à montaison ou semées tôt, ont perdu de la résistance au froid, en franchissant le stade critique de la transition florale (voir encadré en fin d’article « L’endurcissement, nécessaire pour acquérir la résistance au froid »). Résultat, les dégâts ont été très marqués, avec des symptômes visuels prononcés sur les feuilles.

Par contre, sur la moitié ouest de la France, la neige a pu servir aux cultures d’écran protecteur par rapport au froid.

Un climat défavorable a succédé à la période de gel

Un climat défavorable a succédé à la période de gel : nouvelles gelées, temps sec pénalisant la valorisation des apports…Ce n’est que début avril que les cultures ont pu poursuivre leur cycle sous de bonnes conditions, avec un rattrapage très inattendu dans de nombreux cas.

Selon les essais ARVALIS – Institut du végétal, les variétés les plus sensibles comme Fanion, Aubusson, Artdeco, se sont montrées régulièrement en retrait, y compris dans les régions moyennement à peu touchées. A l’inverse les variétés Barok, Arezzo, Solehio, et les nouveautés Laurier, Rubisko et Croisade ont beaucoup mieux toléré l’épisode hivernal de 2012.

Pour les semis 2012, ARVALIS rappelle quelques principes

Cet épisode hivernal a suscité de nombreuses inquiétudes, mais il s’avère exceptionnel et ne doit pas conduire à tirer des conclusions hâtives. Voici quelques enseignements applicables pour la prochaine campagne :

 - le respect des couples « date de semis x précocité variétale » permet de réduire les risques d’atteindre précocement le stade critique de transition florale pendant l’hiver, au moment où des chutes de températures fortes sont encore possibles.

 - certaines variétés ont certes été touchées par le gel, mais il faut s’appuyer sur leurs résultats satisfaisants en pluriannuel. Dans les zones froides (centre et est de la France, zones d’altitude), la note de résistance au froid reste le critère le plus pertinent pour juger de l’adaptation de la variété aux conditions hivernales, sous réserve de respecter les dates de semis préconisées.

 - au niveau de la conduite de culture, les situations à plus forte croissance (disponibilité d’azote, densité élevée) sont généralement plus pénalisées dans des cas de gel, car elles accélèrent la croissance et le développement en période de forte sensibilité.

L’endurcissement, nécessaire pour acquérir la résistance au froid

Toutes les espèces de céréales d’hiver présentent le même seuil de sensibilité au gel, de l’ordre de -5°C. Mais ce seuil peut être abaissé si les plantes sont exposées pendant quelques temps à des températures fraiches, pas forcément gélives, comme celles connues à l’automne en France : il s’agit d’une période « d’endurcissement », qui peut être assez rapide – 2/3 jours – et permettre à la plante d’affronter l’hiver. Cet endurcissement n’est pas définitif : il disparaît généralement courant tallage quand la plante entame sa transition florale. Il peut également être annulé lors de séquences douces et chaudes mais être réactivé si la transition florale n’est pas encore engagée.

Article de Jean charles DESWARTE, Philippe DU CHEYRON, David GOUACHE (ARVALIS - Institut du végétal)

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