Perturbateurs endocriniens : Générations Futures se félicite de la position de la commission ENVI

D'après Générations Futures, le projet de résolution de la Commission ENVI du Parlement Européen met en avant la nécessité de protéger en priorité la santé humaine en précisant que « la stratégie doit assurer une protection efficace de la santé humaine en mettant davantage l'accent sur le principe de précaution pour travailler à la réduction de l'exposition humaine aux perturbateurs endocriniens ».

Générations futures soutient cette position et appelle la France à s’inspirer de ce projet de résolution pour définir sa propre stratégie sur les perturbateurs endocriniens, prévue pour juin 2013.

« L’objectif de toute stratégie sur les perturbateurs endocriniens doit être de réduire au maximum l’exposition des populations à ces substances qui agissent à très faible dose et menacent d’abord la femme enceinte et le fœtus qu’elle porte » déclare François Veillerete, Porte Parole de Générations Futures.

« Concernant les pesticides : des critères d’exclusion sur les pesticides perturbateurs endocriniens sont prévus par le nouveau Règlement européen 1107/2009. Il faut maintenant que la France pèse de tout son poids pour que les critères d’exclusion qui seront choisis soient réellement protecteurs de la santé publique et prenne en compte les spécificités de ce substances, nocives à très faibles doses et qui interagissant entre elles » ajoute François Veillerete.

Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est ?

Selon l'OMS, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d'origine naturelle ou artificielle étrangères à l'organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants. » Parmi ceux-ci, on peut citer notamment les phtalates, présents dans certains plastiques, les retardateurs de flamme (mousses pour les mobiliers, équipements électroniques), les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques, présents dans certaines sources de combustion), les pesticides organochlorés...

Bien que les effets sur la santé humaine de l'exposition à de faibles doses de perturbateurs endocriniens soient sujets à controverse, un certain nombre d'affections sont aujourd'hui suspectées d'être la conséquence de l'exposition à ces substances, tels les cancers hormono-dépendants.

Le chlordécone est un perturbateur endocrinien, classé comme potentiellement cancérigène pour l'homme par le Circ (groupe 2B). Insecticide organochloré, il a été largement utilisé dans les Antilles françaises entre 1973 et 1993 pour combattre le charançon du bananier. Très stable dans l'environnement, il est à l'origine d'une importante pollution des sols et des eaux et peut contaminer certaines denrées animales et végétales. De ce fait, les habitants de ces régions sont toujours exposés au chlordécone, pour lequel des études ont montré dès 1989 le caractère cancérigène chez le rat et la souris.

Des chercheurs de l'Inserm ont montré dans une étude épidémiologique, publiée en juin 2010, dans le Journal of Clinical Oncology, une possible association entre exposition au chlordécone et survenue d'un cancer de la prostate (Chlordecone exposure and risk of prostate cancer – L.Multigner et al, J.Clin Oncol 28 : 3457-3462, 2010).

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