Jean-Marie Compagnon de Syngenta : "un bon désherbage maïs est un désherbage effectué tôt"

On sait tous qu'en désherbant précocément une culture, on la libère de la concurrence des mauvaises herbes: concurrence au niveau de l'eau, de la lumière, des éléments nutritifs. Mais Jean-Marie Compagnon, responsable développement national herbicides maïs chez Syngenta nous parle ici d'un autre phénomène en reprenant  les travaux du Professeur Swanton de l'université de Guelph au Canada. Ce Professeur a mis en évidence l'effet négatif des mauvaises herbes sur le maïs par la modification du spectre lumineux qu'elles engendrent. Elles renvoient en effet des ondes dont le rapport R/RS est bas rapport des ondes Rouges/ondes Rouges Sombres). Le maïs adopte alors une stratégie défensive et ajuste son mode de croissance (moins de racines coronaires, plante plus élancée moins trapue).

Le Professeur Swanton a aussi mis en évidence que cet effet négatif  arrive très tôt dans le cycle du maïs: dès le stade 4 feuilles, un maïs enherbé  voit son potentiel de rendement diminuer par rapport à un maïs désherbé. La différence de rendement atteint une vingtaine de quintaux par hectare lorsque le premier désherbage est retardé au stade 8 feuilles (l'initialisation des épis se fait au stade 8 feuilles). Cette différence de rendement s'explique en bonne partie par un nombre de grains/épis plus faible. Les essais réalisés par Syngenta Europe (13 essais dont 2 en France) corroborent cette tendance.

Les travaux du professeur canadien montrent qu'il faut dépasser l'effet visuel du désherbage: certes l'application de l'herbicide au stade 8 feuilles éradique souvent bien l'enherbement mais une bonne partie du potentiel de la plante est déjà anéanti par ce désherbage trop tardif. Ainsi, les composantes du rendement déterminées avant le stade 8 feuilles ne seront pas compensées même si les conditions ultérieures de remplissage du grain sont bonnes (absence de stress hydrique, alimentaire et bonne pollinisation)

Vidéo associée à cette actualité :

Images associée(s) à cette actualité :