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Récolte 2013: une moisson tardive mais globalement de bons rendements en blé et pois

Par Jean Moullart | Publié le 12 Août 2013 à 07:57
Récolte 2013: une moisson tardive mais globalement de bons rendements en blé et pois

La moisson 2013 est marquée par sa tardiveté, liée aux conditions climatiques survenues pendant la campagne : semis tardifs en lien avec des conditions difficiles d’implantation, froid prolongé en sortie d’hiver, conditions pluvieuses et fraîches au printemps. Les récoltes ont ainsi commencé avec 10-15 jours de retard. Mais le temps chaud de juillet et du début du mois d’août a permis de bien avancer les moissons, même si elles ont été régulièrement interrompues par les pluies d’orage. ARVALIS, France Agrimer, le CETIOM et l’UNIP dressent un premier bilan des rendements en blé tendre, blé dur, orge, colza et pois.

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Blé tendre : des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale

Les récoltes sont terminées dans le sud de la France, bien avancées dans les secteurs intermédiaires et en cours dans les régions au nord de la Seine et du bord de la Manche.

 Au 9 août, selon la dernière enquête, la production 2013 serait supérieure à 36 Mt, contre 35,6 Mt en 2012. La sole de blé tendre progresserait en 2013 d’environ 130 000 ha et se rapprocherait des 5 Mha. Cette évolution constitue avant tout un retour à la normale, après la vague de froid et le gel de l’hiver dernier qui avaient été à l’origine de retournements de surfaces en blé. Le rendement moyen national est estimé à 74 q/ha, soit un niveau plus élevé que la moyenne quinquennale (72,7 q/ha).

 

Cette année est caractérisée par une hétérogénéité des rendements observée dans toutes les régions. Les terres profondes ont été généralement pénalisées par les excès d’eau de cet automne et du printemps, tandis que les parcelles en sols plus séchants ont au contraire bénéficié de ces conditions humides et obtenu de très bons résultats. Les différences de rendements s’expliquent également par une plus ou moins bonne maîtrise des maladies et de la fertilisation azotée.

 

En moyenne, les rendements sont moyens à bons dans le Sud-Ouest, en Auvergne et en Rhône-Alpes, avec des niveaux autour de 60-65 q/ha. Le Poitou-Charentes, les Pays de la Loire et la Bourgogne obtiennent des rendements compris entre 65 et 70 q/ha. Les niveaux se situent entre 70 et 80 q/ha en Bretagne, région Centre et Nord-Est. Au nord de la Seine, les rendements sont bons à très bons, avec des moyennes dépassant 80 q/ha, voire 90 q/ha et des maxima autour de 120 q/ha.

 

Sur le plan qualitatif, de bons critères physiques, et un taux de protéines correct bien que variable

Les poids spécifiques sont, à ce jour, bons à très bons, dépassant souvent 77 kg/hl en moyenne et même 79 kg/hl dans plusieurs régions. Certains résultats que l’on qualifierait d’exceptionnels peuvent aussi être observés. Les indices de chute de Hagberg sont également d’un bon niveau sur l’ensemble du pays. En fonction des conditions climatiques à venir, ils seront à surveiller pour les blés restant à récolter.

 

Les teneurs en protéines moyennes sont généralement comprises en 10,5 et 11,5 %. De faibles niveaux s’observent sur des parcelles ayant reçu des apports insuffisants et/ou des apports trop précoces. Par ailleurs les excès d’eau prolongés ont pu localement perturber le fonctionnement racinaire et la physiologie du blé, avec une incidence négative sur l’absorption et la mobilisation de l’azote. De meilleurs niveaux sont observés sur les blés ayant reçu des apports tardifs.

Enfin, la qualité sanitaire est bonne dans les différentes régions, malgré le printemps humide. De l’ergot peut toutefois être observé, mais il pourra être éliminé au nettoyage.

 

 

 

Blé dur : des rendements hétérogènes mais d’un niveau satisfaisant en moyenne, avec une qualité variable

La récolte de blé dur est pratiquement terminée dans toutes les régions.

Malgré un rendement moyen de 51 q/ha légèrement supérieur à la moyenne quinquennale, la production estimée dépasserait à peine les 1,7 Mt (contre près de 2,4 Mt l’année dernière) du fait de la baisse de 22 % des surfaces. Le faible écart de prix entre le blé tendre et le blé dur a en effet encouragé les producteurs à privilégier le blé tendre dans leurs semis.

 

Des rendements exceptionnels sont enregistrés dans le Sud-Est et la moyenne ressort à plus de 40 q/ha. Les cultures ont bénéficié de pluies régulières tout au long du cycle et de l’absence de fortes températures lors du remplissage du grain. Les résultats sont aussi très hétérogènes dans ce bassin, allant de 35 à 95 q/ha. La variabilité des rendements est également marquée dans le Sud-Ouest et l’Ouest, selon les types de sols et les attaques de fusariose. En moyenne, les rendements sont compris entre 40 et 55 q/ha en Midi-Pyrénées, entre 55 et 60 q/ha en Poitou-Charentes et dans le Berry. Ils se situent aux environs de 65 q/ha dans les Pays de la Loire et atteignent 70 q/ha dans le nord de la région Centre.

 

Les teneurs en protéines sont globalement situées dans une fourchette comprise entre 13 et 13,5 % en moyenne dans l’ensemble des bassins. Le mitadinage, lié à ce niveau de protéines et parfois aux pluies survenues en fin de maturité des grains, est présent dans les différents bassins de production, à des niveaux variables selon les situations. Le taux de grains mouchetés reste bien contenu en région Centre, Sud-Est et dans les Pays de la Loire, mais il peut être plus élevé dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes. Les poids spécifiques sont moyens dans le Sud-Ouest et bons dans les autres régions, supérieurs à 80 kg/hl. Enfin, en dépit des risques potentiels de mycotoxines liés au printemps humide, la qualité sanitaire est d’un bon niveau.

 

 

 

Orges : une baisse de la production

Conséquence de la baisse des surfaces, la production d’orges est évaluée à 10,6 Mt contre plus de 11,3 Mt en 2012. Les surfaces, toutes orges confondues, sont en retrait de près de 3 % par rapport à 2012/13. Cependant, deux tendances inverses apparaissent : les emblavements d’orges d’hiver augmentent de plus de 14 % tandis que ceux des orges de printemps diminuent de plus de 27 %. Cette évolution n’est, en réalité, qu’un retour à un schéma d’assolement plus habituel, après des ensemencements 2012 fortement contrariés par la météo.

 

Orges d’hiver : une production en hausse de plus de 10 % et une qualité brassicole homogène

La récolte d’orges d’hiver est quasiment terminée sur tout le territoire. Après les très bons résultats de 2012, les rendements de 2013 retrouvent des niveaux plus habituels. Ainsi, le rendement moyen national serait proche du rendement moyen quinquennal (66 q/ha). Ce niveau estimé, conjugué à la hausse des surfaces, entraîne une progression de la production d’orges d’hiver. Au 9 août, cette dernière ressort à 7,5 Mt (contre 6,7 Mt en 2012).

Au niveau régional, les rendements sont proches des 55 q/ha en moyenne en Midi-Pyrénées, Auvergne et Rhône-Alpes. Des moyennes entre 60 et 65 q/ha sont observées en Poitou-Charentes et Bourgogne. Les Pays de la Loire, le Centre et le Nord-Est présentent des rendements moyens entre 65 et 70 q/ha. Les régions du Nord et du Nord-Ouest dépassent 70 q/ha et même 80 q/ha.

Comme sur les autres cultures, une variabilité peut s’observer entre parcelles, selon le type de sols, la protection fongicide, mais aussi le froid à la méïose (cas du Nord / Nord-Est) ou encore le manque de rayonnement au printemps. Des rendements qui varient de 40 à 100 q/ha peuvent ainsi être observés dans une même région.

La qualité brassicole est assez homogène sur l’ensemble du territoire. Les teneurs en protéines, sont généralement comprises entre 9,5 et 10,5 % en moyenne. Les poids spécifiques moyens sont bons dans la plupart des régions, souvent supérieurs à 65-67 kg/hl et pouvant atteindre 70 kg/hl. Enfin, les calibrages sont bons à très bons, variant de 80 % à 95 %.

 

Orges de printemps : une récolte qui diminue d’un tiers par rapport à 2012

La récolte d’orges de printemps se termine en zone intermédiaire. Elle est en cours dans le Nord-Est et débute dans le nord de la France. Avec la baisse conséquente des surfaces et un rendement moyen national de 62 q/ha (inférieur à la moyenne quinquennale), la production est attendue à 3,1 Mt (contre 4,6 Mt lors de la récolte précédente).

Les rendements varient selon les régions. De très bons résultats sont attendus en Ile-de-France (70 q/ha) et en Picardie (entre 75 et 80 q/ha). En revanche, ils sont décevants en Bourgogne et en Lorraine, autour de 50 q/ha). Ils se situent autour de 65 q/ha en Champagne-Ardenne et en région Centre.

Les teneurs en protéines sont un peu faibles, souvent comprises entre 9 et 10 % en moyenne. Les poids spécifiques et calibrages s’annoncent en revanche à un bon niveau.

 

 

 

Colza : une production en retrait de près de 20 %

Les récoltes sont quasiment terminées, sauf dans les régions du Nord.

Avec un rendement moyen national proche de 31 q/ha et des surfaces en baisse significative, la production s’établirait autour de 4,5 Mt, en diminution par rapport aux 5,5 Mt de 2012.

Dans la plupart des régions, les rendements sont en retrait par rapport aux niveaux de 2012, mais aussi par rapport à la moyenne quinquennale. Les valeurs moyennes se situent ainsi entre 25 et 30 q/ha en Pays de la Loire, régions Centre, Rhône-Alpes, Bourgogne, Lorraine et Poitou-Charentes, entre 35 et 40 q/ha dans le Nord et le Nord-Ouest. Là encore, des hétérogénéités sont observées dans les régions. Les mauvais résultats observés sur ces régions peuvent s’expliquer par le salissement des parcelles (fenêtres d’intervention parfois trop courtes), par les excès d’eau, les parcelles grêlées ou versées. En revanche, grâce aux pluies régulières, les rendements moyens sont plutôt bons dans le Sud-Ouest et dans le Sud-Est, aux environs de 30 q/ha.

 

 

 

Pois : une année favorable malgré une implantation tardive

En dépit des semis tardifs généralisés, le temps pluvieux de mai et juin a permis une bonne installation du couvert, une floraison assez longue et la mise en place d’un nombre d’étages florifères important. Le rendement national est ainsi estimé en hausse, à 44 q/ha, compensant partiellement la légère diminution des surfaces. La production serait donc proche de 550 000 t.

Au final, les rendements sont plutôt élevés dans la moitié sud de la France, où les récoltes sont maintenant terminées : plus de 30 q/ha en moyenne en Midi-Pyrénées, entre 40 et 45 q/ha en Poitou-Charentes et en Bourgogne. Dans ces régions, les rendements dépassent la moyenne quinquennale. Les résultats sont bons également en Champagne-Ardenne et en Lorraine, entre 40 et 50 q/ha en moyenne. Les premiers échos de rendements en Pays de la Loire et Ile-de-France sont plutôt bons. Des résultats hétérogènes sont observés en région Centre, où certaines parcelles ont obtenu des rendements décevants. Les températures élevées de fin juin et juillet ont pu écourter la floraison et limiter la nouaison des derniers étages, puis pénaliser le remplissage des grains. Il reste encore une grande partie de la moitié nord à récolter mais les premiers niveaux de rendement sont encourageants.




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