VIVEA a réuni 180 professionnels pour identifier les compétences nécessaires aux agriculteurs afin de concilier performances économique et environnementale

C’est pourquoi VIVEA a organisé le 19 avril 2012, un nouvel atelier intitulé "Quelles compétences des chefs d’entreprise agricole pour conjuguer performances économique et environnementale" qui a réuni 180 experts, formateurs, responsables professionnels et techniciens issus des organisations professionnelles agricoles, de développement et de conseil. Chacun a contribué à ce temps de réflexion collective où une expertise, couplée à la présentation d’actions réussies, a permis aux participants d’échanger et de faire des propositions sur 7 grands sujets : l’Agriculture écologiquement intensive, l’eau, la protection des cultures et les innovations techniques, la communication sur le métier et les pratiques, le sol et l’agronomie, l’autonomie fourragère et la biodiversité.

Pour Christiane Lambert, « VIVEA a accompagné des chefs d’exploitation innovants, des agitateurs d’idées et de questionnement. Alors que les efforts des agriculteurs ne sont pas suffisamment reconnus, il est bon de regarder le travail accompli. L’objectif de l’atelier est d’en tirer des enseignements, de donner de l’ampleur à ces initiatives, d’élargir les partenariats et plus globalement de faciliter la mise en place d’une offre de formation plus adaptée et plus étoffée pour mieux répondre à la volonté des chefs d’entreprise agricole de s’engager dans une croissance durable. ».

Pour Michel Griffon (Agence nationale de la recherche, Association internationale pour une Agriculture écologiquement intensive-AEI-), l’agriculture est appelée à devenir aussi,  parallèlement à sa mission de production, protectrice et génératrice de biodiversité. Pour s’adapter, les agriculteurs auront à explorer l’écologie scientifique, une science qui permet de mieux comprendre le milieu et les écosystèmes. L’AEI, qui consiste à utiliser intensivement les mécanismes naturels, est une démarche progressive susceptible d'intéresser 90% des chefs d’exploitation. La recherche, encore balbutiante dans ce domaine, apportera ses premiers résultats d’ici une dizaine d’années, alors que les découvertes des agriculteurs vont souvent beaucoup plus vite. L’AEI est intellectuellement intensive mais Michel GRIFFON estime que cela ne fait pas peur aux agriculteurs, dont le métier est une recherche permanente de solutions pertinentes. Il est certain que leur motivation à aller en formation sera forte, pour répondre à cette demande les organismes de formation devront élaborer une offre adaptée.                   

Roger Le Guen, sociologue (ESA d'Angers) a donné des clés pour comprendre et favoriser le changement chez les chefs d’entreprise agricole. Des représentants des organismes économiques, consulaires et des instituts : Jean Marie Gabillaud (CAVAC, Coop de France), Philippe Augeard (Chambre d’agriculture de Bretagne), Jacques Orsini (ARVALIS) ont expliqué comment ils accompagnaient les agriculteur-trice-s dans leurs changements de pratiques. Bernard Chevassus-au-Louis, inspecteur général de l’agriculture, a clôturé la journée en rappelant qu’un des enjeux du développement était d’ouvrir l’éventail des possibles et de donner aux agriculteurs les moyens de conjuguer savoir-faire technique et savoir-faire social.

Béatrice Dingli, directrice générale de VIVEA a ainsi conclu : « Lier performance environnementale et économique constitue une véritable stratégie où l’agriculteur devient « acteur », « explorateur » et « décideur ». Rebattre les cartes de son système d’exploitation n’est pas aisé à entreprendre et la formation peut être le lieu de construction de la connaissance, d’apprentissage à l’élaboration de scénarios qui permettront ensuite de faire des choix, mais aussi celui de la réassurance et des échanges. Pour développer des dispositifs de formation il faudra définir des orientations politiques claires, former en amont les conseillers et formateurs, passer du technique au stratégique et développer les partenariats".

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