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Le secteur de l’agroalimentaire oscille entre prudence et innovation

Par Jean Moullart | Publié le 08 Décembre 2011 à 18:24
Le secteur de l’agroalimentaire oscille entre prudence et innovation

Le secteur mondial de l’agroalimentaire connaît une situation paradoxale depuis quelques mois: les industriels sont globalement plus pessimistes que ceux des autres marchés, mais ils prévoient néanmoins des perspectives de croissance organique significatives. C’est en se basant sur ce constat que Grant Thornton, cabinet d’audit et de conseil, a lancé une étude au cours de l’année 2011 sur l’industrie agroalimentaire dans le monde intitulée « Managing through uncertainity : Food & Beverage industry in transition», afin d’analyser les tendances émergentes du secteur.

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Le pessimisme est confirmé en France. Certains indicateurs, tels que la morosité de l’emploi ou encore la consommation en berne, entraînent une grande prudence des patrons de l’agroalimentaire.

L’enquête révèle que sur ces dix dernières années, la France est passée de la 1ère à la 4ème place mondiale parmi les exportateurs de nouveaux produits agroalimentaires, derrière les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne. Cette rétrogradation est due au fait qu’une multitude de PME françaises ne dispose pas de la taille critique pour se développer à l’international. Sur les 10 000 entreprises que compte le secteur agroalimentaire en France, 75% d’entre elles comptent moins de 20 salariés.

 

L’étude de Grant Thornton démontre clairement que l’un des enjeux de la prochaine décennie pour ce secteur sera le rapprochement d’entreprises, à l’image de la consolidation du segment des produits laitiers ces dernières années.

La crise a également révélé le renforcement de concurrents supplémentaires parmi les pays émergents tels que l’Inde, le Brésil ou la Chine. Face à cette nouvelle menace, l’intensification des efforts d’innovation des industries agroalimentaires constitue une priorité pour les industriels.

 

Le rapport de Grant Thornton révèle en outre que les acteurs mondiaux de ce secteur doivent également faire face à la hausse du prix des matières premières (+41% en 2011 par rapport à 12% en 2010) et la chute de leurs profits. La plupart des sociétés ont du mal à maintenir leurs marges face aux pressions exercées par les grandes enseignes de la distribution. En effet, la taille de l’entreprise est aujourd’hui déterminante : les petites entreprises dépendent des chaînes de distribution qui leur imposent leurs prix. Les grandes enseignes, quant à elles, profitent des hausses subies sur les prix à la consommation. Les tensions sur les marges sont un facteur clé du secteur.

« Face à ces problématiques de compétitivité et de mondialisation accrues, le secteur agroalimentaire français possède de nombreux atouts, tels que l’image de qualité dont il bénéficie à l’étranger et une forte capacité à jouer sur la différenciation de ses produits. » affirme Vincent Frambourt, directeur du secteur agroalimentaire et associé au sein de Grant Thornton.

« La France doit aussi saisir les opportunités et s’adapter aux nouvelles tendances des consommateurs et à l’émergence de nouvelles attitudes alimentaires : une demande en hausse pour les produits sains et bios, ainsi qu’un retour à la tradition de cuisine familiale, avec des produits certes plus onéreux mais de qualité » continue l’expert. Le développement de nouveaux produits est la priorité n°1 au niveau stratégique. Les entreprises, en France comme à l’international, agissent sous les contraintes et les régulations nationales et européennes qui boulversent régulièrement le secteur (par exemple, la taxe du soda en France ou la taxe sur les produits gras au Danemark). L’Etat a pris des engagements supplémentaires pour stabiliser les prix alimentaires. Le dernier G20 en novembre dernier, sous la présidence de la France, a redonné de l’espoir aux intervenants du secteur de l’agroalimentaire en prenant des engagements supplémentaires pour contribuer à stabiliser les prix, et développer davantage l’information sur le niveau de ces derniers tout comme l’état des stocks mondiaux.

 

 

 

 

 

A propos de Grant Thornton

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