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La production de pommes de terre en 2011 est au plus haut niveau depuis 10 ans, les prix chutent , mais …

Par Jean Moullart | Publié le 30 Novembre 2011 à 10:32

Le NEPG (North-Western European Potato Growers) a publié les chiffres de la récolte totale au niveau des 5 principaux pays producteurs de pommes de terre. La production totale en pommes de terre de conservation est estimée à 26,6 million de tonnes, soit une augmentation de 11,4 % par rapport à l’année dernière et même plus que la moyenne décennale. Ce résultat est principalement dû aux rendements élevés mais aussi à l’augmentation des surfaces, de l’ordre de 1,8 %. Une pression s’exerce actuellement sur les prix, certains producteurs étant vendeurs de pommes de terre qui ne pourront être conservées à moyen ou long-terme. La demande pour les lots de qualité supérieure sera certainement présente tout au long de la campagne, dans un contexte de disponibilité limitée.

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Des problèmes de conservation des lots

La Belgique annonce des problèmes de mauvaise conservation des lots dans une très grande proportion des stockages, et ce dans plusieurs régions. Des dizaines de milliers de tonnes doivent être vendues plus tôt que prévu, ou ont déjà été orientées vers l’alimentation animale. Les problèmes principaux sont dus aux pourritures humides, mais aussi aux germinations précoces, parfois aux faibles taux de matière sèche et aux tubercules vitreux. Les températures élevées pendant les périodes d’arrachage, la difficulté à baisser les températures dans les stockages et parfois des symptômes de mildiou n’ont pas facilité les choses. De plus, les colorations à la friture ne sont pas optimales. Dans les autres pays du NEPG, les stockages sont généralement sous contrôle, mais des problèmes sont toutefois signalés également dans certaines régions en France et dans le Sud-Ouest des Pays-Bas.

Le niveau actuel des prix, qui s’explique par une production abondante et par des producteurs qui ne peuvent pas attendre plus longtemps pour ventre leur marchandise, devrait globalement perdurer pendant l’hiver mais le NEPG met en avant quelques nuances :

- la campagne 2011/2012 qui devrait durer un mois de plus (démarrage anticipé);

- le niveau d’activité est élevé pour l’industrie de la transformation avec une demande soutenue en produits finis (particulièrement à l’export hors UE);

- un niveau important de refus et de tare chez les industriels, lié aux problèmes qualitatifs (besoin plus important qu’initialement prévu en matière première);

- des volumes importants partant pour l’alimentation animale ou qui ne sont pas du tout valorisables (pourriture avancée);

- moins de sur-calibres de plants qui iront sur les débouchés export.

L’évolution du marché à terme

Le marché à terme des pommes de terre pour avril 2012 tend à se raffermir doucement, et le nombre de positions ouvertes est très élevé. Certains industriels proposent déjà 70 à 80 €/t pour des livraisons vers la fin du printemps. Fort de ce constat, le NEPG conseille fortement aux producteurs d’être vigilants sur la qualité de leurs lots en stockage.

La situation en Irlande

Durant la dernière réunion du NEPG à Harrogate en Angleterre, Board Bia - The Irish Food Board (Le Conseil Irlandais de l’Alimentation) s’est joint à la réunion. Ici aussi l’offre est au rendez-vous car la récolte a été bonne. L’Irlande produit des pommes de terre sur environ 10 000 ha et importe des variétés comme Maris Piper ou Markies (frites), des pommes de terre primeurs de Méditerranée (Chypre et Italie) et des grenailles de France et d’Israël. La pomme de terre de conservation consommée dans le pays est essentiellement produite en Irlande avec des variétés irlandaises (par ex. Rooster), directement récoltées ou prélevées dans les stockages de l’année. L’Irlande n’a qu’une capacité de transformation limitée, uniquement en chips.