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Agridating: la solution des JA pour vaincre le célibat des agriculteurs

Par Jean Moullart | Publié le 17 Juillet 2011 à 03:53
Agridating: la solution des JA pour vaincre le célibat des agriculteurs

26 % des agriculteurs hommes ne vivent pas en couple alors que seulement 10 % des agricultrices sont célibataires. Ce phénomène est en augmentation, à la fin des années 80, seuls 19 % des agriculteurs étaient célibataires. Par ailleurs, des études montrent aussi que le célibat touche de plus en plus les jeunes agriculteurs : 1/3 d’entre eux vivaient seuls en 2000 alors qu’ils ne représentaient que 1/5 des agriculteurs célibataires en 1988 (Moissec, 2006).

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Aujourd’hui, le célibat a des conséquences directes et indirectes sur la vie professionnelle des agriculteurs, et plus largement sur le renouvellement des générations (Facchini et Magni Berton, 2010). Le célibat peut décourager les jeunes à entrer en agriculture, ou les inciter à en partir précocement. De plus, avec la décohabitation des générations et l’agrandissement des exploitations, être célibataire en milieu rural est de plus en plus synonyme d’isolement.

 

 

Pour les JA, "reconnaître que le célibat en agriculture est un problème c’est déjà amorcer un début de solution".

A travers l’événement « Agri-dating », Jeunes Agriculteurs Aveyron et plus largement Jeunes

Agriculteurs souhaitent briser le tabou du célibat et proposer des solutions à différents niveaux.

L'objectif est triple :

- Briser les à-priori en communiquant sur ce qu’est la vie à la campagne aujourd’hui.

- Avoir une action directe sur le célibat, en proposant un nouveau concept de rencontre,

- Interpeller les pouvoirs publics sur les enjeux du milieu rural pour l’avenir, en organisant une conférence et une table ronde sur cette thématique.

 

 

 

Les JA souhaitent briser les à-priori:

- La vie à la campagne aujourd’hui

Les campagnes françaises ont bien changé depuis les années 80. Après plusieurs décennies d’exode rural, la population des espaces ruraux augmente aujourd’hui au même rythme qu’ailleurs.

- Des couples modernes et solides :

Parmi les agriculteurs, beaucoup de changements, le modèle d’agriculture comme « métier de couple » n’est plus unanimement accepté (Bessière et al., 2008). Le nombre de femmes actives en dehors de l’exploitation a considérablement augmenté : en 2000, 2/3 des conjointes de jeunes agriculteurs occupaient un emploi à l’extérieur (Rattin, 2002). A la campagne comme ailleurs, les femmes revendiquent leur émancipation et leur autonomie financière. Les hommes, quant à eux, considèrent ce travail à l’extérieur comme un équilibre pour le couple, et une sécurité financière pour l’économie familiale (Barthez, 1984 ; Bessière 2008). Aujourd’hui, 50 % des unions des agriculteurs se font avec des conjointes issues d’autres catégories socioprofessionnelles (Giraud et Rémy, 2008). Des études montrent même qu’aujourd’hui, les agriculteurs en couple ont plus tendance à se marier, et à moins divorcer que les autres catégories socioprofessionnelles, même si les séparations et le concubinage existent (Bessière, 2006).

Dans le milieu rural, la cohabitation de plusieurs générations est une tendance en net recul. Les jeunes générations quittent généralement le foyer familial au moment de leur installation.

 

 

Agriculteurs, une vraie nature d’entrepreneur

Le métier d’agriculteur a également changé. Les nouvelles générations sont de plus en plus formées. Les agriculteurs sont aujourd’hui plus diplômés que les ouvriers (Scees, 2002). Nombre d’entre eux ont exercé une autre activité professionnelle avant de s’installer. L’âge moyen des jeunes installés est de 28 ans (Installagri, 2009).

L’installation est aujourd’hui un véritable choix de vie tant sur le plan professionnel que personnel. Les jeunes installés font le choix d’être « leur propre chef », d’avoir la liberté d’entreprendre et de prendre leurs propres décisions. Etre agriculteur c’est aussi un choix de vie pour eux et pour leur famille. Le développement des exploitations sous forme sociétaire et le recourt à des services de remplacement permettent aux agriculteurs de se dégager du temps pour leur famille et leurs loisirs et de profiter du cadre de vie de la campagne.

 

 

Des campagnes qui attirent de plus en plus

Selon une étude Cnasea/BVA de 2007, près de 40 % des citadins interrogés désirent s’installer à la campagne. Cette perspective séduit en particulier les jeunes, qui représentent, eux, 70 % des personnes souhaitant construire leur vie à la campagne (Ipsos, 2005). Parmi les motivations citées, c’est principalement la recherche d’une meilleure qualité de vie. La campagne est perçue comme moins stressante, moins chère, et moins polluée (Ipsos, 2003).

Pour les personnes qui ont déjà « sauté le pas », on s’aperçoit que leur décision résulte d’un

véritable « choix de vie » : un nouveau départ, un retour aux racines ou une installation dans une région que l’on aime.

 

 

Communiquer avec humour

Tout le monde a des à-priori sur tout le monde, les citadins envers les ruraux et la campagne, les femmes envers les agriculteurs, les agriculteurs envers la ville et leur habitants,…Afin de passer au-delà de la barrière des clichés, les JA ont décidé d’utiliser l’humour.

Sur le site www.agri-dating.fr, les internautes peuvent découvrir les rubriques: « 10 bonnes raisons de ne pas se fier aux à-priori » et « 10 bonnes raisons de vivre à la campagne ».

Les JA ont également réalisé 4 « teasers » qui illustrent de manière humoristique et décalée les clichés que nous pouvons avoir les uns par rapport aux autres. Les 2 premiers teasers : « Le beau gosse ! » et « Les pieds dans le pré» sont consultables sur le site et la page Facebook de l’Agri-dating. Les deux suivants « Les Ploucs » et « Troufic les oies » seront mis en ligne dans les prochaines semaines.

Ces différents moyens de communication illustrent que les agriculteurs et les agricultrices ont changé, que la vie à la campagne a changé mais également que les citadins peuvent trouver leur bonheur à la campagne.




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