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Le COPA-COGECA met en garde contre un accord commercial avec les pays du Mercosur

Par Jean Moullart | Publié le 15 Avril 2011 à 16:08

Le Copa-Cogeca (syndicat des agriculteurs et coopératives européens) a mis en garde contre une poursuite de la libéralisation du commerce agricole avec le Mercosur à l’occasion d’une audition publique organisée ce jour. Le Mercosur a déjà vu une croissance phénoménale de ses exportations agricoles, avec un excédent commercial multiplié par 5 depuis 2000, l'UE étant son marché principal. Une libéralisation du commerce accrue ne fera qu'intensifier notre dépendance à l'égard du Mercosur en matière de denrées alimentaires, au détriment des agriculteurs européens. Elle risque en outre d'engendrer de graves dommages environnementaux et une importante déforestation.

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Shelby Matthews, Chief policy advisor au Copa-Cogeca, est intervenue lors de l'audition publique organisée par la commission du commerce international du Parlement européen : « Un quart de nos importations de denrées alimentaires viennent déjà du Mercosur et nous dépendons de ces pays à hauteur de deux tiers de notre approvisionnement en aliments

protéiques pour animaux. Les négociations en vue d'un accord commercial bilatéral avec le Mercosur auront pour conséquence une hausse considérable des importations vers l'UE de viande bovine, de viande porcine, de viande de volaille, de maïs, d'ail, de sucre, d'éthanol, d'agrumes/de jus d'agrumes en provenance de ces pays, ce qui aurait un impact dévastateur sur le secteur agricole européen ainsi que sur l'économie et l'emploi dans les zones rurales. Par exemple, cela aurait pour effet d'anéantir la production bovine basée sur les pâturages en Europe, dont la valeur naturelle est particulièrement élevée. Sur base des précédentes offres du Mercosur, le Copa-Cogeca estime que les pertes du secteur agricole excéderaient largement les gains potentiels dans d'autres secteurs. Le fait d'offrir aux pays du Mercosur, très compétitifs, un accès supplémentaire au marché européen enverrait en outre un signal très négatif aux pays les moins avancés et aux pays ACP ».

« Par ailleurs, une étude réalisée par le Centre commun de recherche au nom de la Commission européenne révèle que la production de viande bovine au Brésil a pour conséquence une quantité d'émissions de gaz à effet de serre deux fois plus élevée que la production bovine européenne et quatre fois plus élevée si l'on tient compte de la déforestation menée pour laisser la voie libre à cette production. Les importations existantes de viande bovine en provenance du Brésil représentent à elles seules l'équivalent de 3% du total des émissions de l'agriculture européenne. Toute augmentation des importations de viande bovine ne ferait que compliquer la réalisation des objectifs européens ou mondiaux de réduction des émissions », a souligné Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa-Cogeca.