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Le MDRGF veut que les causes environnementales du cancer soient enfin prises en compte. Encore une idée trop radicale et simpliste?

Par Jean Moullart | Publié le 21 Octobre 2010 à 18:34
Le MDRGF veut que les causes environnementales du cancer soient enfin prises en compte. Encore une idée trop radicale et simpliste?
Ce jeudi 21 octobre s’est tenu à l’Assemblée Nationale un colloque intitulé « Cancer, quels coûts pour la société ». Le MDRGF (Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures) qui se bat contre l’utilisation des pesticides en agriculture regrette que seul l’aspect du soin y soit abordé. « Nos organisations dénoncent l’absence totale de prise en compte de l’environnement dans cette épidémie et lancent une grande campagne sur ce sujet majeur ». Reste que le lien de cause à effet entre les cancers et l’utilisation de pesticides n’est toujours pas établi formellement et scientifiquement… Des hypothèses ont été émises par la communauté scientifique mais rien de tranchant pour le moment. Sans compter que les pro-pesticides pourraient dans ce cas mettre en avant tout ce que les molécules chimiques ont apporté ou apportent à l'agriculture conventionnelle ou dans la vie de tous les jours.
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Pour le MDRGF, « si la question du coût de l’épidémie de cancer (358 000 nouveaux cas en 2010 – source INVS) est une vraie question, ce colloque ne l’aborde que sous l’angle du soin mettant totalement de côté la nature environnementale importante de cette épidémie ». C’est pourquoi François Veillerette, porte parole du MDRGF est intervenu ce matin pour dénoncer « les coûts énormes liés à la non prise en compte des causes environnementales des cancers dans le Plan Cancer n° 2 ». En réponse, le député Gérard Bapt, un des animateurs de la matinée, lui a assuré qu’un colloque sur ‘environnement et cancer’ serait organisé dans les prochains mois à l’Assemblée.

Et le MDRGF d’argumenter avec les propos du Pr. Paolo Boffetta , épidémiologiste et ancien chef du département "Mode de vie, environnement et cancer" pour le Centre International de Recherche sur le Cancer, selon qui « 80 à 90% des cas de cancers sont liés à l’environnement au sens large ». Et d’ajouter que cette opinion est largement partagée par 76% des français selon un sondage révélé aujourd’hui par sur le site du mouvement. Reste que les français ne sont pas tous chercheurs et que donner du crédit à une impression ou une sensation risque fort de disqualifier la thèse du MDRGF.

Soit, le MDRGF prône « une vraie politique de réduction des coûts qui devraient logiquement passer par une action volontariste de réduction des causes environnementales des cancers qui permettrait de réduire de manière significative les coûts de soin actuels de 18 milliard d’€ (NB : si on considère les coûts induits cette somme avoisine les 72 milliards annuels(4) !).

C’est pourquoi le MDRGF et HEAL annoncent le lancement prochain d’une grande campagne sur environnement et cancer. «Nous regrettons vraiment que dans les questions de maladies chroniques et particulièrement de cancer la plupart de nos responsables regardent par le mauvais bout de la lorgnette. Le type de colloque tenu aujourd’hui à l’Assemblée Nationale concentre l’attention uniquement sur la problématique du soin. Nous appelons au contraire les responsables publics à mettre en place un véritable plan de prévention des cancers notamment en inscrivant un vrai volet environnement au 2ème Plan Cancer» déclare François Veillerette, Porte-parole du MDRGF.

« Afin de porter cette demande, le MDRGF, associé à HEAL et en partenariat avec d’autres organisations dont le RES, a décidé de lancer une vaste campagne pour informer nos concitoyens et nos responsables sur la nécessité d’agir en amont pour juguler la survenue de nouveaux cas de cancer. Nous lancerons cette campagne le 17 novembre et mettrons en ligne à cette occasion un site d’informations et d’action: www.environnement-etcancer.com» ajoute ce dernier.

 




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