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Les polices d’assurance contre les intempéries sont une planche de salut pour les agriculteurs des pays en développement

Par Jean Moullart | Publié le 03 Juin 2010 à 18:38
Les polices d’assurance contre les intempéries sont une planche de salut pour les agriculteurs des pays en développement
L’assurance contre les intempéries peut jouer un rôle durable pour protéger les agriculteurs pauvres de la faillite due aux sécheresses ou aux inondations, selon une étude publiée aujourd’hui par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Cette nouvelle étude, parue à l’occasion du Global Risk Forum de Davos, montre qu’une assurance indexée contre les intempéries, établie avant le début de la période des semis, peut protéger les revenus des agriculteurs plus efficacement que l’aide d’urgence apportée après une catastrophe.
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« Chaque jour, nous voyons les effets de la faim due aux intempéries sur les personnes que nous aidons. L’assurance contre les intempéries peut réduire la nécessité d’opérations d’urgence coûteuses, en préparant à la catastrophe plutôt qu’en réagissant à ses conséquences, » a déclaré Carlo Scaramella, le coordinateur du PAM pour les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophes. “Cela peut non seulement aider les ménages ruraux pauvres à réduire leur risques face aux intempéries, mais aussi débloquer d’autres possibilités, comme l’accès au crédit, en aidant ainsi les populations à investir dans un avenir meilleur ».

Selon Kevin Cleaver, vice-président adjoint et responsable des programmes du FIDA, «l’assurance contre les intempéries est mutuellement avantageuse car elle soutient les petits exploitants en les aidant à mieux gérer les risques liés à leurs activités agricoles et  encourage un investissement supplémentaire du secteur privé dans les zones rurales, ce qui, d’après la FIDA, peut contribuer à soutenir les petits exploitants et leur communauté».


L’étude, soutenue par la Fondation Bill et Melinda Gates, a été menée par la Weather Risk Management Facility (mécanisme de gestion des risques liés aux intempéries) du PAM et du FIDA. Les experts ont analysé 37 programmes d’assurance dans le monde et ont identifié les principes clés pour que l’assurance indexée devienne un outil plus largement utilisé pour protéger les communautés contre les urgences alimentaires liées aux intempéries. Ils ont également donné un aperçu de la façon dont les donateurs et les gouvernements peuvent souvenir le secteur.

L’assurance indexée contre les intempéries établit un paramètre objectif, comme le niveau des pluies, à un endroit précis et pendant une période donnée. Les modalités du contrat sont mises en corrélation, le plus étroitement possible, avec la perte de production agricole subie par l’agriculteur. Tous les détenteurs de cette assurance dans la même région reçoivent des paiements sur la base des mesures des précipitations aux stations météorologiques proches de leurs exploitations, ce qui élimine la nécessité d’une évaluation des pertes longue et coûteuse sur le terrain.


Shuma Bejiga, un producteur de haricots éthiopien, a participé à l’un des programmes d’assurance examiné dans l’étude. Il a reçu un paiement de l’assurance en 2009, après deux années consécutives de pluies faibles.  “Nous attendions les petites pluies en mars et en avril mais elles n’ont commencé qu’en juin. Pour couronner le tout, la pluie s’est ensuite arrêtée au stade de floraison des cultures, qui n’ont donc pas eu l’occasion de se développer,” a déclaré Shuma, qui subvient aux besoins de sa femme et de ses dix enfants grâce aux recettes de son exploitation. “Ce paiement de l’assurance est le premier que je reçois et il couvre une grande partie de ma perte. Je suis réellement reconnaissant de ce paiement qui nous permettra de tenir pendant les prochains mois.”

 

 

 

 

 

 

(en photo : Carlo Scaramella)

 

 

 

 

 

 

 

A propos du FIDA:

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) œuvre avec les populations rurales pauvres pour les aider à cultiver et à vendre plus de vivres, à augmenter leurs revenus et à décider de l’orientation de leur propre vie. Depuis 1978, le FIDA a investi plus de 12 milliards de dollars en subventions et prêts à faibles taux d’intérêt aux pays en développement, permettant ainsi à plus de 370 millions de personnes de se libérer de la pauvreté. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies, basé à Rome. C’est la plateforme agricole et alimentaire des Nations Unies. Il s’agit d’un partenariat unique réunissant 165 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), d’autres pays en développement et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

 

 

 

 

A propos du PAM:

Le PAM est l’agence humanitaire la plus grande au monde, qui œuvre pour mettre la faim au centre de l’ordre du jour international et promouvoir des opérations et des stratégies qui profitent directement aux pauvres et à ceux qui ont faim. Le PAM est la plus grande organisation humanitaire luttant contre la faim dans le monde. Chaque année, en moyenne, le PAM nourrit plus de 90 millions de personnes dans plus de 70 pays. Elle est la branche de l’aide alimentaire des Nations Unies et utilise ses vivres pour répondre aux besoins d’urgence et soutenir le développement social et économique. Le PAM fournit aussi le soutien logistique nécessaire pour acheminer les vivres aux bonnes personnes, au bon moment, et au bon endroit. Le PAM met maintenant à disposition des flux RSS pour permettre aux journalistes de se tenir au courant des dernières dépêches, vidéos et photos au fur et à mesure que celles-ci sont publiées sur WFP.org.




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