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Avenir de l'Agriculture et relève agricole: le gouvernement du Québec doit mettre en place un véritable politique jeunesse

Par Jean Moullart | Publié le 17 Mai 2010 à 12:07
Avenir de l'Agriculture et relève agricole: le gouvernement du Québec doit mettre en place un véritable politique jeunesse
À l’aube d’une toute première Politique agricole et agroalimentaire québécoise, la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) demandent au gouvernement du Québec d’y inclure une véritable politique jeunesse dotée d’objectifs mesurables et ambitieux, accompagnée d’un soutien financier suffisant pour assurer le maintien du nombre de fermes au Québec. « C’est un appel en faveur d’un nouveau « réflexe jeunesse » que nous lançons aujourd’hui, prioritairement au MAPAQ, mais également à tous les ministères et organismes du gouvernement québécois touchant de près ou de loin la relève agricole », a déclaré le président de la FRAQ, M. Frédéric Marcoux, en marge du congrès annuel du regroupement. « Il est impératif que toutes les instances gouvernementales prennent systématiquement en considération les préoccupations des jeunes dans l’ensemble de leurs projets et actions. Il en va bien simplement de l’avenir de notre agriculture et de notre capacité collective au Québec à assurer notre propre sécurité alimentaire », a ajouté le président de l’UPA, M. Christian Lacasse.
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Outre sa vocation nourricière et ses fonctions d’occupation, de protection et d’entretien du territoire, l’agriculture est un moteur économique important pour le Québec et ses régions. En effet, quelque 174 000 emplois dépendent de l’agriculture et de la transformation alimentaire, deux secteurs intimement liés qui, année après année, contribuent à hauteur d’environ 12,9 milliards de dollars au PIB québécois tout en permettant à l’État d’engranger plus de 3,9 milliards de dollars en taxes et impôts divers.

Cette contribution exceptionnelle, qui assure notamment la vitalité socioéconomique de quelque 600 villes et villages au Québec, est toutefois menacée. La diminution du nombre de fermes au Québec comme ailleurs au Canada est en effet une tendance lourde qu’il importe de renverser dès maintenant. À l’heure actuelle, qu’il s’agisse de transferts d’entreprises existantes ou de nouvelles entreprises, on compte au Québec, chaque année, entre 600 et 700 nouvelles fermes. Ces centaines de jeunes entrepreneurs ne comblent toutefois pas la perte de quelque 1 000 fermes qui, chaque année, cessent leurs activités en raison, notamment, du manque de relève. En clair, le Québec perd entre 300 et 400 fermes par année.

Ces dernières années, les diverses mesures introduites par le gouvernement québécois, tout aussi intéressantes soient-elles, n’ont pas eu d’impact significatif sur la tendance observée. Tel qu’elle en fait état dans sa vision de la future Politique agricole et agroalimentaire québécoise (Le pouvoir de se nourrir - http://blogue.upa.qc.ca), l’UPA croit qu’il y a lieu d’aller plus loin en mettant la relève agricole au cœur même du projet.

Pour l’UPA et la FRAQ, il est grand temps de mettre en place une véritable politique jeunesse en agriculture, reconnue et ambitieuse, dotée d’objectifs mesurables et accompagnée d’un soutien financier suffisant pour maintenir le nombre de fermes au Québec, c’est-à-dire entre 300 et 400 entreprises additionnelles par année. Une telle politique devrait s’appuyer sur des mesures touchant à la fois les jeunes de la relève, dynamiques et prêts à relever le défi, tout comme ceux qui, au cours des prochaines années, quitteront la profession. À titre d’exemple :

- bonifier la subvention à l’établissement, particulièrement au niveau des jeunes possédant un baccalauréat en sciences agricoles ou un diplôme d'études collégiales en gestion et exploitation d'entreprise agricole (ou son équivalent reconnu), favorisant ainsi la formation et les connaissances en gestion; 

- mettre en place un programme de remplacement de main-d’œuvre, comme il en existe en France où les producteurs ont accès à un service de substitut de l’exploitant pour assurer la continuité de l’entreprise agricole en cas de graves problèmes de santé, d’un congé de maternité ou de paternité, d’une période de formation, d’une prise de responsabilité, ou pour des vacances. Concrètement, ce service permettrait, par exemple, aux jeunes, de poursuivre leurs études et ainsi développer leurs aptitudes de gestion. De plus, cette option présenterait une vision plus attrayante de la profession aux yeux de la relève;

- mettre sur pied un fonds de capital patient destiné à la relève. Les sommes provenant de ce fonds seraient versées avec un report de remboursement du capital et des intérêts pour une période donnée. Ce laps de temps permettrait aux jeunes de bien organiser et développer leur production afin de générer des revenus décents et stables et assurer ainsi un niveau de profitabilité à moyen et long terme pour l’entreprise;

- introduire trois nouvelles mesures fiscales, soit :
o rendre non imposable la subvention à l’établissement;
o accorder un congé fiscal pour les 10 premières années d’exploitation qui suivent le démarrage d’une nouvelle entreprise agricole, ou les 10 années qui suivent le transfert d’au moins 50 % d’une entreprise existante;
o augmenter le plafond de la déduction pour gains en capital de manière à favoriser les cédants qui transfèrent leur entreprise;

- proposer aux producteurs qui songent à la retraite un programme favorisant une planification financière, juridique et humaine d’un transfert à long terme. Soulignons à ce sujet qu’actuellement, plusieurs producteurs préfèrent investir dans leur entreprise plutôt que d’économiser pour leurs vieux jours, une tendance confirmée par Statistique Canada. Or, il existe un fossé majeur entre la valeur de vente des fermes lors d’un transfert et leur valeur économique réelle. En moyenne, le prix convenu, lorsqu’une ferme change de main, représente en effet entre 40 % et 60 % de la valeur économique réelle de l’entreprise. Cet écart est nécessaire pour s’ajuster à la capacité de payer (et de s’endetter) de la relève, une réalité qui influence de beaucoup la décision de vendre son entreprise, souvent en deçà de sa valeur économique réelle, ou de la démanteler, une solution plus profitable dans certains cas;

- mettre en place un nouveau Régime d’épargne transfert spécifique au secteur agricole, à l’image du Régime d’épargne études, donnant ainsi aux producteurs l’opportunité d’accumuler des sommes durant leur vie active en vue de mieux planifier leur retraite;

- bonifier et uniformiser l’offre de service dans les guichets régionaux du MAPAQ à l’intention de la relève;

- financer une vaste campagne publicitaire pour valoriser la profession d’agriculteur;

- mettre en place une veille statistique et stratégique s’intéressant aux principaux aspects de la situation de la relève (au Québec et ailleurs) et assurer la diffusion de cette information. En effet, il n’existe actuellement aucun suivi particulier, au gouvernement du Québec pour mesurer l’impact des mesures introduites jusqu’à maintenant.

Selon le président de la FRAQ, « Les idées sont nombreuses, tout comme les besoins. Une approche réfléchie et concertée doit donc être adoptée, réunissant les efforts de la jeune génération qui désire s’établir, de celle qui prépare sa retraite, des intervenants du secteur agricole et, surtout, de l’État ». Pour le président de l’UPA, « Le slogan « Pas de nourriture sans agriculture » est on ne peut plus simple, clair et consensuel pour la grande majorité des citoyens. Or, alors que plus de 8 000 fermes sont disparues du paysage québécois ces 20 dernières années, nous croyons que la question se pose de façon urgente : « Pas d’agriculture sans relève agricole »? La réponse, c’est : absolument »


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