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Selon le Forum Biodiversité Suisse, la biodiversité régresse en Suisse

Par Jean Moullart | Publié le 09 Mai 2010 à 13:19
Selon le Forum Biodiversité Suisse, la biodiversité régresse en Suisse
Dans le cadre d’un vaste projet de recherche, plus de 80 scientifiques et spécialistes ont montré que la biodiversité continuait à être menacée en Suisse. L’objectif de stopper les pertes jusqu’en 2010 n’a manifestement pas été atteint.
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La biodiversité continue à diminuer en Suisse, car trop peu d’efforts ont été entrepris pour la préserver et la promouvoir. Telle est la conclusion d’une vaste conférence organisée en conclusion d’un projet de recherche du Forum Biodiversité Suisse, dont les résultats ont été publiés dans un livre. La conférence s’est tenue à la station de recherche agricole Agroscope Reckenholz-Tänikon ART à Zurich.

 

Entre montagnes et vallées

La biodiversité englobe des domaines totalement différents de la nature vivante.

C’est pourquoi les quelque 80 scientifiques et spécialistes participant au projet ont effectué leurs analyses à partir de données sur la distribution et la diversité des espèces, sur l’extension et la qualité des milieux naturels ainsi que sur la diversité génétique. Voici le résultat: dans l’ensemble la biodiversité a baissé en flèche entre 1900 et 1990 en Suisse. « Il faut cependant savoir que cette évolution varie suivant les régions », déclare Thomas Walter, co-auteur de l’ouvrage et expert en biodiversité à ART. Tandis que la diversité a atteint un niveau très bas dans les vallées, le recul a été plus lent dans les régions de montagne. Les espèces et les milieux naturels rares y ont été mieux préservés.

Le recul de la biodiversité jusqu’en 1990 s’expliquerait principalement par l’augmentation de la productivité agricole et l’intensification de l’exploitation qui en découle, l’exploitation des forêts focalisée sur quelques espèces d’arbres et l’exploitation des futaies, l’extension de l’urbanisation et de des infrastructures de transport et du réseau routier ainsi que l’exploitation hydroélectrique et la pollution des cours d’eau.

 

 

Quelques lueurs d’espoir

Depuis les années 1980 et 1990, de plus en plus d’efforts sont faits pour enrayer le recul de la biodiversité. Les ordonnances édictées pour protéger les marais, les zones alluviales, les prairies et pâturages secs ont permis de préserver ce qui restait de ces précieux milieux naturels. Dans l’agriculture, on a introduit les prestations écologiques requises et les surfaces de compensation écologique, ainsi que des programmes prometteurs pour le maintien de la diversité des variétés cultivées et des races d’animaux de rente.

En ce qui concerne l’exploitation des forêts, on constate également une nette tendance à un rajeunissement naturel plus fréquent des forêts. Des réserves forestières ont été mises en place et des mesures prises pour promouvoir les forêts clairsemées. Les stations d’épuration et la revitalisation des cours d’eau ont également un effet positif sur la biodiversité. Les projets de conservation des espèces permettent d’empêcher la disparition des dernières populations de plantes et animaux rares. Tous ces efforts ont permis de freiner le recul de la biodiversité dans certaines régions ces vingt dernières années et parfois même d’obtenir des améliorations.

 

 

Objectif manqué

Il n’empêche que la Suisse n’a pas atteint l’objectif qu’elle s’était fixée, à savoir stopper le recul de la biodiversité jusqu’en 2010, bien qu’elle s’y soit engagée avec d’autres nations européennes lors de la 5ème conférence ministérielle du programme « Un environnement pour l’Europe » qui a eu lieu à Kiev en mai 2003. Dans la forêt, le recul des groupes les plus riches en espèces comme les insectes, les champignons et les lichens, n’a pas encore pu être jugulé. En dépit du soutien apporté à une exploitation multifonctionnelle des forêts et malgré l’augmentation de la surface de la forêt, il n’y a toujours pas assez de forêts clairsemées et pas assez de vieux arbres et de bois mort.

La situation des cours d’eau n’est pas meilleure. Sur le Plateau, un cours d’eau sur six est encore enfoui et environ cent mille obstacles fragmentent les fleuves et les torrents. Certes, on commence à observer les premiers succès au niveau local avec la restauration des zones humides comme les marais, mais ces résultats ne peuvent compenser qu’une infime part des pertes subies durant les deux derniers siècles. C’est pourquoi leur qualité continue à diminuer à cause des systèmes de drainage encore actifs et des apports d’engrais. De même, la surface et la qualité des prairies et des pâturages secs se sont encore détériorées ces vingt dernières années, notamment parce que l’urbanisation se poursuit à la même cadence. La perte des ter-res agricoles qui s’ensuit fait pression sur la production agricole, ce qui accélère le déclin de la biodiversité, un processus qui touche également de plus en plus les régions de montagne.

Outre les périls connus jusqu’ici, les espèces envahissantes, le développement des activités touristiques et des loisirs, ainsi que le changement climatique devraient éga-lement avoir un impact sur la biodiversité à l’avenir.

 

 

La perte n’est pas sans conséquences

Si nos milieux naturels et nos paysages continuent à s’appauvrir et les espèces familières à disparaître, la protection de la nature n’est plus la seule concernée. En effet, l’homme bénéficie à plus d’un titre des espèces et des écosystèmes en bonne santé. « Il est à craindre que les prestations des écosystèmes, comme leur rôle tampon dans les fluctuations climatiques, leur fonction de réserve de carbone, leur travail de purification des eaux et leur fonction d’espace de détente ne soient plus garanties à long terme si le niveau de la biodiversité reste aussi bas », déclare Daniela Pauli, responsable du Forum Biodiversité Suisse. Ne serait-ce que par précaution, la Suisse devrait prendre en main le maintien, la valorisation et la restauration des milieux naturels précieux. Toutefois, une telle entreprise ne peut réussir que si tous les secteurs de la société et de la politique prennent conscience de leur responsabilité vis-à-vis de la biodiversité et appliquent davantage de mesures efficaces en prenant exemple sur les résultats positifs déjà obtenus. La stratégie nationale de la biodiver-sité, qui est en cours d’élaboration actuellement, doit lancer le mouvement.

 

 

 

 

Forum Biodiversité

Le Forum Biodiversité Suisse de l’Académie des sciences naturelles (SCNAT) travaille depuis dix à l’étude de la biodiversité. Il entretient le dialogue et la collaboration entre les milieux scientifiques, l’administration, la politique et la société (www.biodiversity.ch). Le projet « Evolution de la biodiversité en Suisse depuis 1900 » a été soutenu par la fondation Bristol, l’Office fédéral de l’environnement et l’Office fédéral de l’agriculture.

L'agriculture exerce une influence importante sur nombre des 50 000 espèces que compte la Suisse. C’est pourquoi ART étudie comment associer production de denrées alimentaires et maintien de la biodiver-sité. Pour en savoir plus: consulter www.agroscope2010.ch

 

 

 

 




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