La reconquête des marchés, grande priorité de S. Le Foll et G. Garot

Aux ministères de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, 2014 sonne comme l'année de reconquête des marchés. Pour Stéphane Le Foll et Guillaume Garot, lors de la présentation de leurs vœux à la presse jeudi 16 janvier 2014, cette reconquête s'inscrit parfaitement dans la « feuille de route de la bataille pour l'emploi » du Gouvernement. « Quand on dégage un milliard de plus d'excédent commercial, c'est 10.000 emplois qui sont consolidés ou créés », a ainsi argumenté le ministre de l'Agroalimentaire, citant l'exemple de la construction de l'usine laitière Synutra, à Carhaix, pour la production de poudre de lait infantile pour le marché chinois.

L'Asie restera l'une des principales cibles de l'agroalimentaire français, avec la Chine ou la Corée, mais il s'agira d'élargir le périmètre d'action, notamment vers le Brésil, l'Azerbaïdjan et surtout les pays du pourtour méditerranéen. Guillaume Garot doit d'ailleurs présenter avec Nicole Bricq fin janvier le dispositif d'appui et l'accompagnement qui bénéficiera à 250 entreprises, de la production à la distribution des produits dans les pays tiers.

L'objectif que se fixe Guillaume Garot n'est pas mince : permettre à la France « de retrouver la première place européenne de l'export d'ici 10 ans », place qu'elle a perdue en 2007 au profit de l'Allemagne.

Un printemps des territoires et des régions

En lien avec cette ambition, le ministre de l'Agriculture se concentrera sur les chantiers nationaux. Sur le front de la réforme de la Pac, certains arbitrages doivent être rendus d'ici le prochain salon international de l'Agriculture. Et surtout, il faudra coordonner sur le terrain la mise en œuvre de la réforme, et notamment la gestion des fonds du 2e pilier avec les régions.

Cette coordination, après différentes séances de travail d'ici-là, sera finalisée en juin prochain lors d'une grande messe d'ores-et-déjà baptisée "le printemps des territoires et des régions". Il s'agira dans ce cadre, de coordonner l'action des régions en matière de contrats de filières ou de plan de modernisation des bâtiments d'élevage qui, rappelons-le, doit être doté de 200 M€ conformément aux annonces de François Hollande au Sommet de l'élevage 2013.

Le Foll met en garde les laiteries

20 mois jour pour jour après son arrivée rue de Varenne, Stéphane Le Foll a également fait une « parenthèse » très ciblée sur la question du prix du lait.

« Le lait est actuellement moins bien payé en France qu'en Allemagne, en Belgique, au Danemark ou aux Pays-Bas », constate le ministre de l'Agriculture se déclarant « attentif sur les négociations qui ont repris ». Les éleveurs se souviennent de l'intervention, au printemps 2013, du médiateur des relations commerciales, sous la pression de la profession.

« Ce qui a été négocié l'an dernier (hausse d'au moins 25 €/1.000 l) doit être la base de ce qui doit être négocié aujourd'hui. » Pour Stéphane Le Foll, les éleveurs français ne peuvent pas subir plus longtemps les différences de prix actuellement constatées entre la France et les autres pays européens. Un message clairement destiné aux collecteurs. « J'appelle tous les négociateurs à la responsabilité. » Sous peine, probablement, d'une nouvelle intervention du médiateur.

Reste aussi au ministre à poursuivre la promotion de l'agro-écologie. Après en avoir scellé les principes dans le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, fraîchement voté en première lecture à l'Assemblée nationale, Stéphane Le Foll veut y faire participer le machinisme agricole, grâce au développement d'innovations dans le domaine des motorisations ou de la précision.

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