Catherine Laillé, élue Présidente de l'ONEP

Qu'est-ce que l'ONEP et quelles sont ses revendications?

L’ONEP, Organisation nationale des éleveurs de porcs, est née en 2002 pour faire entendre d’autres propositions que celles de la FNP, qui, selon elle, n’a fait que « gérer » la crise, sans apporter de solution économiquement et socialement durable. Et l'ONEP d'ajouter, " La FNP a toujours au contraire défendu le modèle industriel ultra-libéral, responsable de la situation actuelle.

La concentration de l’offre, que cautionne la FNP, va à l’encontre de la recherche de la qualité exigée par les consommateurs, et d’une occupation harmonieuse de l’espace rural, qui seule permettra de conserver un tissu social vivant dans nos campagnes. La préservation de l’environnement passe par la réaffirmation du lien entre la production animale et le sol.

Les propositions de l’ONEP

Régulation de la production et harmonisation des charges
- Régulation de la production au niveau européen. Il est nécessaire de mettre en place une véritable OCPM européenne (Organisation commune de la production et du marché) pour réguler efficacement l’offre dans l’UE. 

- Harmonisation des charges, afin d’éliminer les stratégies de dumping et les insupportables distorsions de concurrence au sein même de l’Europe. 

- Réaffirmation de la préférence communautaire dans le cadre des négociations à l’OMC, contre le sacrifice de nos productions sur l’autel du libreéchange. 

- Mise en place de la TVA sociale pour alléger le coût du travail et de la protection sociale.

Prix et répartition des marges

- Etablissement des prix en fonction des coûts de production. L’argument de coller au prix mondial n’est pas justifié : d’une part, les prix mondiaux sont totalement déconnectés de la réalité et par ailleurs, il est absurde d’abaisser nos prix de 30 % pour exporter moins de 10 % de la production européenne. Pourquoi l’agriculture est-elle le seul secteur où les producteurs ne peuvent pas définir les prix de vente de leurs produits ? Le prix doit être établi à partir du coût de production. 
- Répartition équitable des marges au sein de la filière. Le porc est vendu en supermarché près de 5 fois le prix payé au producteur. C’est totalement injuste !

Valorisation des produits

- Étiquetage clair mentionnant le lieu d’origine et les conditions de production, ce qui permettrait aux consommateurs qui le souhaitent de donner leur préférence à la garantie de qualité française ou à la production locale. 
- Permettre aux éleveurs de valoriser leur production par des signes de qualité, des circuits courts d’approvisionnement et de commercialisation, etc.

Bien-être animal et mises aux normes

- Révision de la règlementation absurde sur le bien-être des porcs (conditionnalité) sans rapport avec la réalité du terrain, et en attendant assouplissement des contrôles qui y sont liés. 
- Moratoire sur les mises aux normes qui étranglent les éleveurs, en attendant l’ouverture d’un débat objectif sur les nitrates, qui permette de réviser les normes actuelles, infondées sur le plan scientifique.

Liberté et pluralisme syndical

- Liberté pour les éleveurs d’adhérer ou non à un groupement de producteurs, sans subir aucune discrimination. 
- Pluralisme syndical dans les institutions, dont INAPORC, afin de défendre les intérêts des éleveurs. La FNP, seul syndicat de producteurs à y siéger, se rend complice de la mise en place de nouvelles, coûteuses et surtout inefficaces cotisations (CVO)."

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