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Les hybrides, révolutionneront-ils la culture de l'orge?

Publié le 13 Juillet 2012 à 00:07
Les hybrides, révolutionneront-ils la culture de l'orge?

Les variétés d’orge hybride séduisent de plus en plus d’agriculteurs français. En 2010, 25 000 ha ont été semés. Les emblavements doublent en moyenne chaque année et l’offre suit difficilement la demande assure Rémi Girard, technicien commercial de Semences de France. Le programme de sélection a débuté il y a 15 ans à l’initiative de Paul Dury de Syngenta. Les premiers essais ont été effectués en Angleterre en 2000 pour une première inscription en 2003 dans ce même pays. En France il a fallut attendre 2008 pour que les premières semences hybrides soient commercialisées. Aujourd’hui, seules deux firmes en proposent : Syngenta et Semences de France. Le coût majoré des semences limite aujourd’hui la culture de l’orge hybride. Les bons rendements affichés par les agriculteurs utilisateurs finiront sans doute par lever les doutes dans les prochaines années quant au bien-fondé des orges hynrides.

L’orge hybride bénéficie de l’effet hétérosis

L’orge hybride est obtenue par le croisement de deux lignées distinctes. Pour cela les sélectionneurs ont employé des mâles stériles pour réaliser cette manipulation. L’hybride ainsi conçu possède un effet d’hétérosis. C'est-à-dire que ses performances sont supérieures à la moyenne de ses parents.

 

Ainsi ces variétés se distinguent des lignées par leurs gains de rendement de +5 à + 15%. Le nombre d’épis par m² et le poids des grains n’en sont pas responsables. Cette hausse est provoquée par la fertilité supérieure de l’épi (+11%) et un meilleur remplissage des grains (+21%) (données Syngenta).

 

L’autre atout des variétés d’orge hybride est leur développement racinaire plus important. Ils prospectent de manière plus efficace les ressources du sol. Une meilleure résistance aux conditions climatiques difficiles leurs est ainsi procurée. Une meilleure résistance au froid leur est également attribuée. Et les éleveurs apprécient le gain de paille qu’assurent les hybrides : +0,5 tonne par hectare en moyenne.

 

 

 

Syngenta est le seul obtenteur d’orge hybride pour le moment*

Seul Syngenta assure l’approvisionnement du marché en expansion des semences d’orge hybride. Le groupe commercialise quatre variétés, il fournit également Semences de France (groupe Invivo), qui vend des variétés en délégation issues de la recherche Syngenta.

 

- Volume,  ½ tardive, variété d’orge hybride inscrite en 2008, confirme chaque année ses bonnes performances, notamment dans les régions nord. Ces rendements sont en moyenne supérieurs aux meilleures lignées dans les essais d’Arvalis. Son PS et sa teneur en protéine sont bons. Volume est assez résistante à la verse mais présente une sensibilité moyenne  à certaines maladies, notamment vis-à-vis de la rouille jaune.

 

- Hobbit, ½ précoce à ½ tardive, est commercialisée par Semences de France. Son inscription date de 2010. Sur deux années d’essais, Arvalis en déduit qu’Hobbit offre une bonne productivité, cela malgré des résultats en retrait dans les régions du nord de la France pour l’année 2011. Au contraire, dans l’ouest du pays, Hobbit se classe dans le peloton de tête des variétés testées. Elle possède un bon taux de protéine, ainsi qu’un bon PS. Ses résistances aux maladies foliaires sont jugées correctes, hormis pour la rouille jaune. Hobbit reste moyennement sensible à la verse.

 

- Tatoo, inscrite en 2009, ½ précoce, est jugée productive depuis deux ans, au regard des résultats expérimentaux d’Arvalis. En 2010, Tatoo se place première, sur les modalités traitées et non traitées (respectivement 108,52% et 114,4% par rapport à la moyenne des témoins). Son PS est très bon, néanmoins le taux de protéine est assez moyen. Tatoo est moyennement sensible à la verse, et sa tolérance face aux maladies foliaires est correcte.

 

- Sy Boogy, ½  précoce à ½ tardive, elle fut inscrite au catalogue en 2010 avec un très haut niveau de productivité (cotation CTPS : 114,8% (exprimé en pourcentage des témoins officiels)). Elle fut la plus performante lors des essais d’Arvalis menés dans les régions ouest de la France. Son PS est correct, mais elle ne se démarque pas par sa teneur en protéine. Les essais l’ont jugé moyennement sensible aux maladies foliaires, ainsi qu’à la verse.

 

-  Baobab fut la première variété d’orge hybride inscrite au catalogue en 2008, ½ précoce à précoce. Elle fut inscrite avec une cotation CTPS de 108,9% par rapport aux témoins, avec un très bon PS, et des qualités de tolérance à la verse et aux maladies foliaires.

 

- Sy Bamboo, variété précoce, fut inscrite au catalogue français en 2010 avec pour cotation CTPS zone nord : 111,76% par rapport aux témoins. Hormis sa belle productivité, elle résiste bien à la verse ainsi qu’aux maladies. Les faibles différences entre les essais traités et non traités en attestent. Son poids spécifique est jugé bon. Les essais d’Arvalis en régions ouest de la France l’ont placée légèrement devant Hobbit : 80,2 q/ha contre 79,8 q/ha (modalités traitées).

Sy Bamboo est commercialisée par Semences de France (groupe Invivo).

 

- Sy Wahoo, variété précoce à ½ précoce, fut inscrite en octobre 2010 avec une cotation au CTPS de 113,50%. Elle possède une bonne productivité propre aux hybrides. Son poids spécifique est équivalent aux orges deux rangs et son calibrage est bon. Sa résistance aux maladies est satisfaisante. Sy Wahoo reste néanmoins assez sensible à la verse.

 

- Yoole est une variété d’orge hybride précoce à ½ précoce, commercialisée par Semences de France. Elle est productive. Toutefois les derniers essais la placent en retrait vis-à-vis de ses homologues hybrides. Elle est assez résistante aux maladies mais sa sensibilité à la verse est avérée.

 

Rémi Girard de la firme « Semences de France » révèle que trois nouvelles variétés sont en cours d’inscription et pourraient- arriver sur le marché pour les semis 2013.

 

 

 

De nouvelles pratiques culturales pour la culture de l’orge hybride

La dose pour 750 000 grains de semences hybrides coûte 70€ contre 28€ pour des lignées en moyenne. Il est donc nécessaire de s’assurer que le gain en rendement compense cette augmentation de charge.

Selon Arvalis, avec conservation des mêmes niveaux de densités de semis cette équation est facilement résolue dans les régions où la quantité de semences/ha est la plus faible. A 180 grains/m², une hausse de rendement de 5 q/ha permet de rentabiliser l’utilisation de cette technologie (avec un prix de vente du grain à 200 €/t). En revanche dans des régions plus difficiles où la densité de semis se doit d’être plus élevée, soit 320 grains/m², l’augmentation de rendement doit être de 9 q/ha.

 

D’un point de vue agronomique, ARVALIS-Institut du végétal ne conseille pas de baisser la densité de semis pour les variétés d’orge hybride. Les essais de l’institut en 2011 ont en effet démontré que la réponse à une baisse ou à une augmentation des densités de semis était semblable pour ces deux types de semences. Les composantes du rendement des hybrides sont fondées sur la fertilité des épis, leur PMG, et non pas sur le nombre d’épis. Toutefois ces essais ont été menés sur une seule année (2011) où les conditions climatiques étaient peu favorables au tallage et à la montée en épis. 

Néanmoins cette pratique peut se justifier d’un point de vue économique car le coût des semences reste le principal frein à leur expansion.

           

Il convient également de réduire le premier apport d’azote (-10 à 15 unités selon Syngenta) dans l’otique de favoriser le développement racinaire. Les variétés hybrides sont en effet capables de mieux coloniser le sol. Le second apport devra néanmoins être réajusté à la hausse (de 80 à 110 unités).

 

 

 

Les variétés d’orge hybride semblent donc avoir le potentiel agronomique pour s’emparer de larges parts de marché. Leur coût limite leur progression et certains semenciers inscrivent des variétés lignées qui rivalisent en termes de productivité.  Ainsi, « Touareg » de Lemaire Deffontaines, inscrite en 2010, présente des résultats très intéressants et devance même certains hybrides. Mais sa sensibilité aux maladies est jugée moyenne.

 

 

 

 

 

* Nous avons contacté les firmes « Saaten Union », « Lemaire Deffontaines », « Nickerson » et « Florimond Desprez ». Aucune d’elles n’annonce de future commercialisation ou de recherche sur les orges hybrides.

 

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