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Le Cetiom se prononce sur le retournement et le potentiel des petits colzas de Lorraine, du Nord de la Bourgogne et de la Haute-Marne

Par Jean Moullart | Publié le 07 Avril 2013 à 09:20
Le Cetiom se prononce sur le retournement et le potentiel des petits colzas de Lorraine, du Nord de la Bourgogne et de la Haute-Marne

Il est encore trop tôt pour porter un avis définitif sur les surfaces en colza perdues. Force est de constater que certaines parcelles sur la sellette en novembre, se sont plutôt refaites au cours de l’hiver. D’autres, par contre, on pâtit des conditions hivernales qui s’éternisent (hydromorphie, gel, déchaussement). Il semble également que la situation se dégrade ces dernières semaines sur les argilo-calcaires de l’ouest meusien et en Haute-Marne notamment. Dans ces secteurs, des questions subsistent sur le maintien ou non des plus petits colzas en fonction de leur potentiel de production, alors même que nous entrons dans les derniers jours pour prendre une décision et éventuellement implanter une culture d’été. Pareille situation, à savoir de très faibles développements végétatifs à l’automne suivis d’une reprise de végétation laborieuse accusant un retard d’environ 15 jours, n’avait pas encore été connue du Cetiom. Les éléments d’expertise livrés ici ne sont donc pas issus d’expériences strictement similaires mais d’extrapolations de situations plus ou moins comparables.

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Pour le Cetiom, ce sont les derniers jours pour prendre une décision sur le devenir des colzas d’hiver

La décision de remplacer des colzas a déjà été prise dans les situations les plus catastrophiques. Mais il n’est pas à exclure qu’une dernière vague de retournement s’opère dans les tous prochains jours dans les situations qui se sont dégradées faute d’un redémarrage de la végétation. Pour aider à la prise de décision dans le contexte très particulier de cette campagne, la règle de décision présentée dans le tableau1 est proposée. Elle prend en compte principalement le poids vert des colzas et la densité de peuplement. Il faut également tenir compte d’autres facteurs aggravants tels que l’hydromorphie, l’enherbement, un défaut d’enracinement ou des dégâts de ravageurs. L’un ou l’autre de ces facteurs peut amener à condamner une parcelle de colza « sur le fil ». La règle de décision proposée vaut aussi pour les conditions intra-parcellaires : inutile de laisser des surfaces en mauvais état à l’intérieur des parcelles car elles risquent de se salir rapidement au printemps et ont un potentiel de rendement très limité.

Au-delà de ces considérations techniques inhérentes aux colzas d’hiver, il faut également s’interroger sur les cultures de remplacements « encore » possibles avant de retourner une parcelle de colza : Quelle(s) culture(s) de remplacement est (sont) possible(s) en fonction des herbicides colza appliqués et du contexte pédoclimatique ? Il y a-t-il encore des disponibilités en semences ? La période de semis optimale de la culture de remplacement est-elle dépassée ?

A contrario, il est inutile de semer trop tôt le tournesol (et le maïs) alors que les sols sont encore trop froids et que les risques de mauvaises levées sont importants.

 

 

 

Un potentiel de rendement hypothéqué pour les petits colzas

La relation entre l'azote absorbé par la culture à la sortie de l'hiver et le rendement est difficile à mettre en évidence, comme le montre les données pluriannuelles de l'observatoire de la région Centre (tableau 2). Les conditions de croissance au printemps, variables d'une année sur l'autre, ont effet plus d'importance que le développement végétatif en sortie d'hiver car ce sont elles qui déterminent l'expression du potentiel et/ou les facultés de compensation. Toutefois, on estime qu'à partir de 50 kg d'azote absorbé dans les plantes entières à la sortie de l'hiver, le potentiel de rendement de la culture n'est pas hypothéqué (essais CETIOM 1990 - 1992).

Mais au-delà de la quantité d'azote absorbé, c'est le développement végétatif à l'automne qui impacte plus fortement le potentiel de production de la culture. La règle de décision proposée ci-dessus intègre d'ailleurs cela: les colzas bien développés peuvent supporter de faibles densités. A l'inverse, un peuplement de 15 à 20 pieds/m² est nécessaire pour conserver les plus petits colzas inférieurs à 200 g/m². En effet, dans cette dernière situation, les colzas risquent de monter rapidement " sans brancher ", d'autant plus cette année avec un retard en végétation significatif. Cela s'explique par le fait que les levées tardives impactent négativement le nombre de feuilles lobées, qui interceptent le rayonnement au printemps, et le nombre de feuilles lancéolées susceptibles de porter une ramification (source CETIOM - ENITA Dijon). On peut donc dire que des levées tardives pénalisent le rendement. Une enquête réalisée par le CETIOM en 1993 et 1994 dans le Sud de la France a montré qu'en moyenne, une fois passée la période optimale de semis/levée, on perd 3 quintaux de rendement par tranche de 10 jours de retard.

 

 

 

Assurer le suivi et l'entretien de tous les colzas

Evaluer le potentiel d'une parcelle de colza est un exercice difficile mais indispensable pour décider du maintien de la culture et adapter les charges de fertilisation. L'objectif de rendement a une incidence très forte sur la dose d'azote à apporter. Veillez à définir un objectif de rendement réaliste, en adéquation avec l'état des colzas. Enfin, faut-il rappeler que tous les colzas laissés en place méritent un suivi technique, y compris les colzas au potentiel limité. " Laisser tomber " une culture déjà handicapée entraine généralement des déconvenues supplémentaires, à l'image de dégâts de ravageurs que la culture n'est pas en mesure de compenser.




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