L'ITB de Normandie donne quelques conseils pour le semis, le désherbage, l'apport azoté des betteraves

Préparation de sol: les conditions climatiques hivernales ont été peu propices

Les conditions climatiques de cet hiver n’ont pas permis au gel de pénétrer en profondeur pour permettre une bonne évolution des labours.

Il est ainsi possible selon l’ITB de retrouver des mottes compactées en fond de labour qui n’ont pas pu être fragmentées par l’effet du gel en Normandie. Cela peut laisser présager que ces défauts de restructuration se manifestent en cours de végétation. Par contre en surface, sur l’horizon 0-10cm, la structure se fragmente assez facilement, cela va permettre des préparations superficielles en un ou deux passages d’outils sans difficultés.

Attention au ressuyage : pour s’assurer du bon ressuyage de la terre, pétrisser une poignée de terre à 10-15 cm de profondeur : si c’est du mastic, patienter avant de réaliser une préparation de sol.

Concernant le labour de printemps, l’ITB Normandie conseille de labourer puis préparer et semer dans la foulée (1 à 2 jours) pour éviter le dessèchement du profil. Prendre soin de bien rappuyer le sol, afin d’éviter toutes zones creuses qui seraient défavorables à l’enracinement de la betterave.

A noter que le vent de nord-est actuel est particulièrement desséchant. Attention de ne pas laisser sécher en limitant le délai entre les passages mais aussi entre la préparation et le semis!

Veiller à l’absence de pluie annoncée dans les 3 jours qui suivent le semis, surtout pour les sols sensibles à la battance

Autres conseils de l’ITB Normandie :

- viser une population de 100 000 plantes par hectare, soit un espacement entre graine de 19 cm à 45 cm d’écartement entre rangs.

- veiller au bon enterrage de la graine (2 cm à 2,5 cm) pour la mettre à l’abri des mulots.

- ne pas semer trop vite pour respecter la régularité d’espacement :

- semoirs mécaniques : précision de placement élevée, pas plus de 7 à 7,5 km/h.

- semoirs pneumatiques : précision moyenne qui se dégrade avec la vitesse, pas plus de 5 à 5,5 km/h.

Le désherbage de pré-levée n'est pas obligatoire

A l’exception des parcelles infestées avec des ombellifères telles que l’Ethuse ou Ammi majus, qui nécessitent l’utilisation de Zepplin à 3 l/ha en traitement de pré émergence, toutes les autres parcelles peuvent être conduites en impasse d’herbicides au semis. La recrudescence de chénopodes ne justifie pas selon l’ITB l’application de produits à base de métamitrone au semis. Bien au contraire, car cette adventice lève plus tard dans la région Normandie. Il sera donc préférable de la maitriser avec des interventions de post émergence, jusqu’à 70 % de couverture du sol par la culture.

Au-delà de 80 unites d’azote/ha, l’ITB Normandie conseille de fractionner

Dans les situations de labour d’hiver, il est préférable d’apporter l’azote au moins 10-15 jours avant le semis, afin d’éviter toute perturbation de la levée surtout si la dose à apporter est élevée. Mais si tel n’est pas encore le cas, pour de fortes doses conseillées supérieures à 80 u, il serait préférable de fractionner l’apport avec une fertilisation avant semis de la demi-dose (ou plus, mais sans excéder 80 kg/ha) et le complément en végétation au stade 2 feuilles vraies.

Exemple d'apport N:

- Dose de 140 kg/ha : apport avant semis de 80 kg/ha et complément avec apport de 60 kg/ha en végétation.

- Dose de 120 kg/ha : apport de 70 kg/ha avant semis et 50 kg/ha en végétation.

Pour des apports en végétation ou complément de dose il est préférable d’apporter cet azote entre le stade 2 feuilles vraies et 4 feuilles avant une pluie, la forme d’azote la plus efficace est la moins nocive reste l’ammonitrate.

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