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INTERBEV évalue à 40 litres la consommation d’eau pour faire un steak

Par Jean Moullart | Publié le 21 Mars 2012 à 07:04
INTERBEV évalue à 40 litres la consommation d’eau pour faire un steak

En réponse aux communications récentes concluant à une consommation d'eau disproportionnée pour la production de viande, INTERBEV, l'Interprofession du Bétail et des Viandes, entend rétablir la réalité des chiffres dans les systèmes d'élevage bovin français et réfute l'assimilation abusive entre « eau potable » et « eau de pluie ». Les calculs ont en effet été faits en comptabilisant l'eau de pluie qui tombe sur les prairies naturelles. Ce qui amène certains scientifiques à dire qu’il faut 1500 litres pour faire un steak. INTERBEV annonce le chiffre de 40 litres. La filière viande française s'indigne de la diffusion récurrente de chiffres abusifs, qui discréditent tout un secteur d'activité au détriment des progrès engagés tant par les éleveurs que par les entreprises pour préserver quantité et qualité de l'eau.

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Les chiffres fréquemment cités d'une consommation de 1 500 litres d'eau pour produire un steak (ou 15 000 litres d'eau par kg de bœuf) sont issus de la méthode Waterfootprint* appliquée aux bovins et qui comptabilise 3 types d'eau :

- « L'eau bleue », qui représente 3 à 4 % des 1 500 litres évoqués. Il s'agit du volume d'eau douce capté dans les eaux de surfaces et nappes phréatiques. Pour la filière bovine, cela correspond principalement à l'eau d'abreuvement des animaux, l'eau d'irrigation des cultures fourragères qui nourrissent les animaux et l'eau nécessaire à la transformation de la viande. L'Institut de l'Elevage évalue cette consommation d'eau en France à 20 L par steak de viande bovine.

- « L'eau grise », qui représente 3 % des 1 500 litres évoqués. Il s'agit du volume d'eau théorique requis pour maintenir la qualité de l'eau aux normes en cours, dans les systèmes de production de viande.

- « L'eau verte », qui représente 94 % des 1 500 litres évoqués. Il s'agit du volume d'eau de pluie stocké dans le sol sous forme d'humidité et qui s'évapore via les surfaces cultivées ou surfaces de prairies qui alimentent les troupeaux.

 

 

INTERBEV conteste fermement la comptabilisation de cette  « eau verte » et son assimilation à de l'eau potable qui serait utilisée par l'élevage bovin. Si cet élevage disparaissait, les 2 millions d'hectares de maïs fourrage et les 13 millions d'hectares de prairies utilisés en France pour l'alimentation des bovins seraient remplacés par des céréales, des friches ou des forêts. Le volume d'eau de pluie réceptionné et évapotranspiré par ces surfaces serait alors au moins aussi important.

 

Il est donc inacceptable selon INTERBEV d'attribuer à la production de viande cette eau de pluie qui tombe naturellement sur les prairies et les surfaces fourragères.

Et la filière de rappeler qu’en France, les fermes d'élevage bovin sont à taille humaine et autonomes : elles possèdent en moyenne une centaine d'animaux et produisent sur l'exploitation 90 % de l'alimentation de leurs troupeaux. Cette alimentation est constituée principalement d'herbe et de fourrages dont seulement 8 % des surfaces totales sont irrigués.

Par ailleurs, en France, les 13 millions d'hectares de prairies utilisés pour l'élevage jouent un rôle écologique clé, notamment dans la régulation des crues et le maintien de la qualité de l'eau.

 

 

Si la filière viande française devait prendre en compte l'eau de pluie dans le calcul de l'impact environnemental de l'élevage, cela aboutirait paradoxalement à n'élever les bovins qu'en bâtiments et à cesser de les alimenter à l'herbe. Est-ce la volonté des citoyens-consommateurs?




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