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Russie/sécheresse: la hausse des prix des céréales ne serait que "spéculative"

Par Jean Moullart | Publié le 13 Août 2010 à 06:14

La hausse des prix des céréales en Russie est purement spéculative, a estimé vendredi le chef du service anti-monopole russe (FAS), alors que le pays, frappé par une grave sécheresse, a réduit à plusieurs reprises ses prévisions de récolte pour 2010.

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"Tout cela revêt un caractère spéculatif" sur le marché intérieur, a déclaré Igor Artemiev, cité par l'agence Itar-Tass, lors d'une rencontre avec le Premier ministre Vladimir Poutine.
"Même si nous prenons les prévisions les plus pessimistes sur la récolte de céréales en Russie, grâce à Dieu, des réserves ont été constituées à temps, et cela nous permet de couvrir aujourd'hui tous les besoins", a-t-il dit.
La Russie est confrontée à une grave sécheresse depuis plusieurs mois, qui a été aggravée par une canicule sans précédent depuis six semaines. Jeudi, le président Dmitri Medvedev a indiqué qu'un quart des surfaces cultivées du pays avaient été perdues.

Dans ce contexte, le gouvernement a encore abaissé lundi de 10 millions de tonnes, à 60-65 millions de tonnes, sa prévision de récolte de céréales. En 2009, la Russie en avait récolté 97,1 millions de tonnes.
Les effets sur le marché intérieur de cette catastrophe naturelle ont déjà commencé à se faire sentir, les prix du pain augmentant nettement.

M. Artemiev a aussi fustigé l'attitude de certains producteurs de céréales, les accusant de stocker du grain pour le revendre plus cher un peu plus tard.
Il a dès lors indiqué que son service avait ouvert des enquêtes à ce sujet au Tatarstan (Volga), dans la région de Koursk (ouest) et celle de Magadan (Extrême-Orient russe).
M. Poutine a de son côté soutenu l'idée de la création d'une Bourse des céréales. Il est nécessaire de "créer en Russie une Bourse qui commercialiserait des céréales, de la farine, comme c'était le cas avant la Révolution" de 1917, a-t-il estimé, ajoutant: "Parce que si je peux acheter directement à la Bourse, je n'ai besoin d'aucun intermédiaire".
Le prix du blé s'est envolé sur les marchés internationaux notamment après que la Russie a indiqué introduire jusqu'en fin d'année un embargo sur ses exportations.