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Drame en pays du reblochon : un éleveur dépressif laisse périr son troupeau

Par Jean Moullart | Publié le 13 Avril 2010 à 05:36
Drame en pays du reblochon : un éleveur dépressif laisse périr son troupeau
Un éleveur dépressif et en situation précaire a laissé mourir de faim son cheptel de 18 vaches, retrouvées en état de putréfaction en Haute-Savoie, un "cas isolé" néanmoins symptomatique du malaise des agriculteurs, a-t-on appris aujoud'hui de source judiciaire et syndicale.
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Saisis par une voisine de l'éleveur se plaignant d'odeurs pestilentielles, deux inspecteurs de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) se sont rendus le 9 avril sur l'exploitation située aux Clefs, petite commune montagnarde en zone de production du reblochon, a expliqué Hélène Lavignac, directrice départementale.
Dans l'étable étaient enterrés 18 cadavres de vaches dans le fumier, qui ont été envoyés à l'équarissage lundi, a-t-elle précisé.
Non nourries depuis plusieurs semaines, les vaches sont mortes affamées, a précisé une source judiciaire confirmant une information du Dauphiné libéré.


Dépressif et en situation précaire, l'éleveur, un cinquantenaire qui n'a pas vraiment fourni d'explication, a été hospitalisé.
La DDPP va remettre son rapport au parquet d'Annecy, qui doit décider d'éventuelles poursuites contre l'éleveur notamment pour mauvais traitements à animaux, contravention passible d'une amende de 750 euros par bête.
En décembre dernier, lors d'un contrôle de routine de l'élevage, la DDPP avait déjà constaté l'état "très moyen" de ce cheptel et recommandé à l'éleveur de "nettoyer son étable et de nourrir plus régulièrement ses animaux", a précisé Mme Lavignac.
La situation "catastrophique" découverte le 9 avril a surpris les inspecteurs, aucun signe précurseur ne laissant présager une "dégradation aussi rapide", a assuré la responsable.


La DDPP exclut "tout risque sanitaire" l'éleveur ne produisant plus de reblochon depuis l'été dernier.
"C'est un cas isolé, une personne en dehors du système. Quand les agriculteurs ont des difficultés économiques, ils se serrent la ceinture pour nourrir leur troupeau", a souligné le président des JA de Haute-Savoie, Guillaume Burgat-Charvillon.
Mais il juge ce cas néanmoins "symptomatique des difficultés économiques, d'un malaise de la profession" qui touche tous les agriculteurs.




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