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Céréales à paille d'hiver: de forts retards de développement plus particulièrement dans le nord-ouest de la France

Par Jean Moullart | Publié le 03 Mai 2013 à 20:56
Céréales à paille d'hiver: de forts retards de développement plus particulièrement dans le nord-ouest de la France

Selon ARVALIS-Institut du Végétal, les céréales à paille d’hiver présentent un retard de développement non négligeable en 2013, en particulier dans le Nord-Ouest de la France où le retard est estimé à deux semaines au stade dernière feuille étalée par rapport à une année moyenne. Mais dans l’ensemble, le potentiel de rendement des cultures est satisfaisant.

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A la suite du temps froid persistant de ces derniers mois, les céréales à paille d’hiver ont pris beaucoup de retard en moyenne, avec des blés tendre encore très souvent en milieu de montaison en cette fin avril. Le gradient est très marqué entre le Sud-Ouest, ou il n’existe quasiment pas de retard par rapport aux médianes pluriannuelles, et le Nord-Ouest, où le retard est estimé à près de deux semaines au stade dernière pointante.

 

En plus du seul effet des températures froides, les cultures peuvent également être retardées dans leur développement à cause de l’hydromorphie. L’excès d’eau engendre un stress en lien avec un manque d’oxygène des racines. Conséquence, le métabolisme de la plante est ralenti, aussi bien la photosynthèse que l’absorption d’azote.

 

 

 

Des potentiels de rendement globalement satisfaisants…

Les précipitations fréquentes et abondantes permettent à la majorité des régions françaises de voir le déroulement de la montaison des cultures se faire en conditions fraîches et bien alimentées en eau, à l’exception des situations à excès d’eau prolongé. Une alimentation hydrique satisfaisante, associé à des apports d’azote assez bien valorisés dans leur ensemble, permet de garantir une bonne montée à épi et de rattraper certaines situations où le tallage pouvait être réduit. La Picardie, le sud de la Charente, et le nord de la Gironde sont les zones les plus sèches. Cependant, dans le cas de la Picardie, la forte proportion de sols à RU supérieure à 120 mm incite à relativiser les craintes de dégradation de potentiel. Les « petites terres à cailloux » de Lorraine, Bourgogne, et Berry semblent profiter du scénario climatique actuel.

 

 

 

… mais attention aux défauts d’enracinement

Cependant, le retour fréquent de pluie masque les défauts d’enracinement à craindre suite à des implantations difficiles et d’un hiver humide. Tout dépendra des conditions climatiques en fin de cycle. Une période chaude et sèche pourrait faire apparaître des symptômes d’échaudage et stress hydrique marqués dans les zones où le système racinaire est déficient.

 

 

 

Les excès d’eau pénalisent la mise en place du système racinaire

Les conditions très pluvieuses observées lors de l’automne et de l’hiver dernier peuvent avoir des répercussions néfastes sur les cultures au printemps, soit à cause de structures de sol dégradées lors des implantations, soit à cause d’hydromorphie persistante dans les parcelles. Dans les deux cas, le système racinaire est plus long à se mettre en place, et la culture prend du retard. Dans les sols fortement tassés ou marqués par un ennoiement prolongé, le système racinaire de la culture est fortement limité, ce qui l’expose au stress hydrique et à l’échaudage en cas de conditions chaudes et sèches en fin de cycle. L’excès d’eau peut induire également une carence en azote, soit par perte par lixiviation dans les sols les plus superficiels.

 

 

 

Dernier apport d’azote : s’appuyer sur les outils de pilotage

Les précipitations de mars et avril ont généralement permis de bien valoriser les apports précédents et d’écarter pour le moment le risque de stress hydrique fort. Attention cependant, on peut craindre par endroit soit des pertes par lixiviation dans les sols les plus superficiels dues à des excès de pluie, soit des situations d’engorgement en eau qui rendraient les cultures incapables d’absorber l’engrais sous forme nitrique.

Aussi, à l’exception de situations encore engorgées en eau, les outils de pilotage de l’azote sont encore valides, et le potentiel de rendement est satisfaisant. Il convient donc de maintenir le raisonnement de la fertilisation azotée sur la base du pilotage et ne remettre en cause l’objectif de rendement que dans les situations fortement pénalisées.

Pour les situations où des interrogations subsistent quant à la qualité d’enracinement des cultures, il ne faut pas hésiter à recourir à des apports azotés modérés, de l’ordre de 40 à 60 unités. Il convient de les effectuer juste avant des passages pluvieux pour assurer une absorption par la culture dans les horizons de surface.




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